Arrêt temporaire du gazoduc Nord Stream : sans le gaz russe, l’Europe panique

Arrêt temporaire de l’oléoduc Nord Stream : sans le gaz russe, l’Europe panique

La société russe de gaz, Gazprom, a entamé ce lundi 11 juillet ses travaux annuels de maintenance de ses deux gazoducs Nord Stream 1. Cette situation qui conduit à l’arrêt de l’approvisionnement de l’Europe, bien que temporaire, fait craindre le pire du côté de l’occident.

L’Europe avec en tête l’Allemagne, est entré dans une grande incertitude ce matin. Elle craint que cet arrêt, normal et temporaire à priori, ne puisse découler par un arrêt définitif de la livraison de gaz. D’autant plus que dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Russie a drastiquement baissé la livraison aux européens.

Nord Stream en maintenance pour quelques jours

Les deux tuyaux de Nord Stream acheminent une grande partie du gaz livré à l’Allemagne et à plusieurs autres pays européens. L’arrêt de leur fonctionnement est une procédure normale comme l’avait reconnu Robert Habeck, ministre allemand de l’économie, le 30 juin dernier. « Nord Stream 1 fait toujours l’objet d’une maintenance en été, avec notamment la fermeture des gazoducs, qui dure généralement 10 jours », avait-il déclaré.

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Mais, compte tenu de la « situation actuelle », il avait craint que « les responsables disent qu’ils ne seront pas en mesure de réactiver le site ». Le ministre a annoncé ce matin que « Nord Stream est arrêté (…) ce qui signifie que le gaz ne circule plus ».

« Il existe de nombreux scénarios selon lesquels nous pourrions être plongés dans une situation d’urgence » a prévenu lundi le président de l’Agence allemande des réseaux, Klaus Müller, à la télévision ZDF. D’autant plus que bien avant cette maintenance, Moscou a réduit de 60% ses livraisons à travers Nord Stream, arguant d’un problème technique.

L’Allemagne et l’Europe se préparent au pire

« Il est possible que le gaz coule à nouveau, même en quantité supérieure à avant. Il est possible que plus rien ne vienne et nous devons nous préparer comme toujours au pire », avait déclaré ce week-end, le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, sur la radio publique.

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Un arrêt définitif de Nord Stream ne pénaliserait pas l’Allemagne seule, dans la mesure où le gaz qui arrive en Allemagne par cet oléoduc est souvent acheminé vers toute l’Europe. Le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire a appelé «à se mettre rapidement en ordre de bataille». l’Allemagne, elle, a pris des dispositions pour ne pas laisser Gazprom invoquer une autre panne.

Aussi samedi, Berlin a œuvré pour convaincre le Canada de lui restituer une turbine destinée à Nord Stream 1, qui était en maintenance dans le pays. Une fois rapatriée par son fabricant Siemens, la turbine va ensuite être remise à la Russie, a précisé Berlin lundi. En outre, comme pour calmer les esprits, Berlin explique qu’un arrêt total de Nord Stream n’est pas possible dans la mesure où le gaz exploité est « sous pression » et ne peut être stocké éternellement.

Edoh