CPI : des crimes de jihadistes « fruits de la négligence française » selon la défense d’un jihadiste malien

CPI : des crimes de jihadistes « fruits de la négligence française » selon la défense d’un jihadiste malien

Le procès du jihadiste malien Abdoul Aziz al-Hassan, a repris ce lundi 9 mai à la Cour pénale internationale (CPI). La parole était à la défense qui a charger la France, colonisatrice du Mali.

Démarré depuis juillet 2020, ce procès a été reporté à plusieurs reprises. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, dit Al Hassan est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment la destruction des mausolées à Tombouctou. Son avocate accuse plutôt la France.

La France à l’origine des actes du jihadiste malien

« Les événements de l’année 2012 sont le fruit de la corruption, et de la négligence des colonisateurs français », a déclaré devant les juges de la CPI Melinda Taylor, avocate du jihadiste malien Al Hassan. En effet, sous occupation jihadiste, la ville de Tombouctou au Mali a connu une vague de destruction en 2012 et 2013.

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Le jihadiste malien est considéré comme une figure-clé de la police islamique de Tombouctou entre 2012 et 2013. Il est accusé de torture, viols et esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés, et de destruction de ces mausolées inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Elles ont valu à Tombouctou le surnom de « Perle du désert ».

« L’Etat du Mali était une fiction créée par les colonisateurs français qui a existé sur le papier mais jamais en réalité », a poursuivi Mme Taylor. La France a « laissé le nord du pays se débrouiller tout seul » et ce conformément aux pratiques tribales et religieuses, a-t-elle continué.

Au mauvais endroit au mauvais moment

« La question ne consiste pas à savoir si ces crimes ont été commis à Tombouctou mais si cette personne assise devant vous doit porter la responsabilité de ces crimes », a déclaré l’avocate du jihadiste malien.

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Elle considère qu’il ne devrait pas être condamné parce qu’il « qu’il a vécu au mauvais endroit au mauvais moment et du fait de son appartenance ethnique ».

Il était « religieux mais ce n’était pas un extrémiste », il allait à des concerts à Tombouctou et « flirtait avec des filles », a-t-elle tenu à préciser. Al Hassan, 44 ans, n’est pas le premier jihadiste malien à être jugé à la CPI pour la destruction des mausolées de Tombouctou. En 2016, la Cour avait condamné Ahmad Al Faqi Al Mahdi à neuf ans de prison.

Esso A.