Repris il y a une semaine, le procès Sankara tire vers son dénouement. Aujourd’hui, le parquet militaire a recquis 30 ans de prison contre le principal accusé Blaise Compaoré.

Les plaidoieries des parties civiles se sont achevées le lundi 7 février, suivi du réquisitoire des parquet. Pour ce dernier, Blaise Compaoré est responsable du meurtre de Thomas Sankara. Hyacinthe Kafando, et Gilbert Diendéré ne sont pas épargnés par le parquet.

Culpabilité de Blaise Compaoré et consorts

Le parquet militaire est convaincu de la culpabilité de Blaise Compaoré dans l’assassinat de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara. Selon le parquet, c’est lui qui avait intérêt à ce que le coup réussisse. Les stratégies d’attaque, les hommes et les moyens ont été fournis par lui.

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Aussi le parquet a retracé la chronologie des évènements du 15 octobre 1987, date du coup d’Etat. Ce jour, Thomas Sankara se serait rendu au Conseil de l’Entente, où il sera assassiné, vers 16h20, alors que « ses bourreaux étaient déjà sur place». Après que le président soit rentré dans la salle de réunion, «le commando scindé en deux groupes a investi les lieux en abattant les gardes du chef de l’État ».

«Le commando a ensuite ordonné au président Sankara et ses collaborateurs de sortir de la salle. Ils seront tour à tour abattus», a poursuivie l’accusation. La coordination du commando aurait été assuré par Hyacinthe Kafondo, le commandant de la garde de Blaise Compaoré. Quant à Gilbert Diendéré, le parquet l’accuse d’être complice de ces actes.

Les juges suivront-ils le réquisitoire?

«J’accuse Blaise Compaoré, oui je l’accuse de l’un des crimes les plus graves d’atteinte à la sûreté de l’État ». « Je l’accuse également de complicité d’assassinat », a déclaré le procureur militaire ce mardi. Pour ces chefs d’accusation et aussi celui de «recel de cadavre», il a recquis 30 ans de reclusion criminelle contre celui qu’il considère comme le donneur d’ordre.

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La même peine est recquise contre Hyacinthe Kafondo. Quant à Gilbert Diendéré l’un des chefs de l’armée au moment du coup d’Etat, le parquet militaire demande une peine de 20 ans de prison pour complicité d’assassinat et de complicité de recel de cadavre et de subornation de témoins.

En outre, le parquet ne voit aucune circonstance atténuante dans cette affaire. En effet, « ce qui m’a frappé durant ce procès, c’est l’absence de toute considération de la douleur des familles des victimes », a déclaré le procureur militaire. L’absence de remords des accusés est aussi un élément qui peut peser dans la balance et amener les juges à suivre en partie ou totalement le réquisitoire du procureur contre Blaise Compaoré et co-accusés, s’ils les estiment coupables.

Edoh