Mozambique: alerte d’une crise humanitaire dans le Cabo Delgado

crise humanitaire au Mozambique

La crise humanitaire au Mozambique et sécurisation de la province de Cabo Delgado préoccupe la communauté internationale dans son ensemble. C’est la raison principale d’une visite de trois jours en cette fin de semaine du ministre des Affaires étrangères portugais, dont le pays préside en ce moment l’UE. Se fondant sur les relations UE-Maputo, la situation sécuritaire inquiète les deux parties. Pour les Nations-Unies, la répétition des attaques jihadistes dans le Cabo Delgado, au nord du pays « aggrave la crise humanitaire ».

Les chiffres font état en 2020, du nombre de déplacés qui serait passé de 90 000 à plus de 565 000. 2 500 personnes au moins ont été tuées. Les responsables onusiens en Afrique australe ont exprimé à l’unanimité leur inquiétude, invitant ainsi la communauté internationale à agir.

la crise humanitaire au Mozambique préoccupe la communauté internationale

Il s’agit d’un crise humanitaire au Mozambique qui est difficile à décrire. En effet, la situation qui prévaut dans la province de Cabo Delgado est indescriptible compte tenu de l’enjeu que représente cette région. Or, face aux attaques jihadistes, le Mozambique seul ne peut pays les combattre. D’où l’appel lancé à la communauté international à se mobiliser aux côtés du Mozambique pour la sécurisation de cette province.

Parmi les responsables onusiens ayant lancé cet appel figure le Burkinabè Valentin Tapsoba. Il est le directeur du bureau du Haut-Commissariat aux Réfugiés pour l’Afrique australe. Après s’être rendu récemment dans le nord du Mozambique, il s’est prononcé. « La situation actuelle est extrêmement urgente, a-t-il alerté. « La communauté internationale ne peut pas rester sans rien faire, sinon les bilans vont enfler et on comptera les morts par dizaines de milliers », a-t-il indiqué.

La crise humanitaire au Mozambique inquiète

Valentin Tapsoba est revenu sur la crise humanitaire au Mozambique et les sujets qui suscitent son inquiétude. Il a surtout évoqué le cas des jeunes déplacés ainsi que leurs conditions très critiques.

« Tous ces jeunes déplacés sans occupation. Ils ne vont pas à l’école, et si rien n’est fait, le Mozambique héritera d’une génération perdue », a-t-il estimé. « Les conditions d’abri préoccupantes de ces déplacés, dont 90% restent avec des familles d’accueil, qui reçoivent de façon désintéressée des membres de leur famille, des amis, et parfois des étrangers »-a-t-il aussi pointé.

« Cela a de sérieuses conséquences sur leurs déjà maigres ressources, et sur le manque de place. J’ai visité une famille à Pemba qui accueillait 66 personnes », a-t-il mentionné. « Les déplacés dormaient tous par terre dans la même pièce et partageait un seul toilette. Vous comprenez les problèmes de promiscuité et d’hygiène que cela pose », s’est-il inquiété.

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