Espionnage : le logiciel Pegasus aux trousses des journalistes

Espionnage , le logiciel Pegasus aux trousses des journalistes

Le logiciel Pegasus, qui avait défrayé la chronique dans un espionnage de masse, refait parler de lui. Cette fois, ce sont deux pays, dont le Maroc, qui sont accusés d’utiliser le logiciel espion israélien pour suivre des journalistes.

L’enquête nommée « Projet Pegasus » a été publiée dimanche 18 juillet par un consortium de dix-sept médias internationaux.

Le logiciel Pegasus au service du Maroc

Comment fonctionne le logiciel Pegasus mis au point par la société israélienne NSO Group. S’il est introduit dans un smartphone, il permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

Selon l’enquête, le royaume chérifien a utilisé le logiciel Pegasus pour infecter près de 10 000 téléphones parmi lesquelles des téléphones de journalistes marocains et français. Sont cités, le journaliste Omar Radi, le directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, Taoufik Bouachrine, les fondateurs du Desk et du site Badil, Ali Amar et Hamid El Mahdaoui, et l’ancien correspondant de l’AFP, Omar Brouksy.

Côté Français, le logiciel Pegasus aurait servi à espionner une trentaine de journalistes et de patrons de médias dont le quotidien Le Monde, le Canard enchaîné, le Figaro, France 24 ou encore l’Agence France-Presse et France Télévisions.

Outre le Maroc, la Hongrie aurait également fait appel à Pegasus pour surveiller les activités de journalistes. Le travail d’enquête de ce consortium s’est fondé sur une liste de numéros de téléphone, obtenue par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International.

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Les réactions suite aux révélations

« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur @LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social », a réagi sur Twitter, Edwy Plenel, le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart. « Les autorités de notre pays ne peuvent pas rester indifférentes », a-t-il également déclaré sur France info.

Le site d’information français Mediapart a annoncé lundi le dépôt d’une plainte à Paris.

La journaliste de L’Humanité, Rosa Moussaoui a déclaré quant à elle « je découvre que mon nom figure, parmi ceux d’autres confrères français, parmi les cibles du pouvoir marocain à surveiller via le logiciel Pegasus. Viol de l’intimité, vol de données personnelles, attaque frontale contre le secret des sources : l’ADN d’un régime dictatorial ».

En réaction, le Maroc affirme « rejeter catégoriquement » les « allégations infondées » faisant état de son usage du logiciel Pegasus. Le royaume nie être client de NSO Group, nous renseigne lexpress.fr.

Le gouvernement hongrois a quant à lui affirmé au Consortium « ne pas être au courant d’une quelconque collecte de données » et avoir « toujours agi et continué d’agir conformément à la loi en vigueur ». Loi hongroise qui permet au pouvoir exécutif d’autoriser « des écoutes pour quatre-vingt-dix jours sans aucun contrôle », nous rapporte ouest-france.fr.

Quant à NSO Group, la société créatrice du logiciel Pegasus, elle a « nié fermement les fausses accusations portées » par l’enquête qui est « bourrée de suppositions erronées et de théories non corroborées, les sources ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle ».

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 Esso A.