France : le Conseil d’Etat autorise l’expulsion de l’Imam Hassan Iquioussen vers le Maroc

France : le Conseil d’Etat autorise l’expulsion de l’Imam Hassan Iquioussen vers le Maroc

Accusé par le gouvernement français de promouvoir la haine, l’imam Hassan Iquioussen a vu ce mardi 30 août, le Conseil d’Etat autoriser son expulsion. Cette dernière avait été suspendue par le tribunal administratif de Paris en août.

D’origine marocaine, Hassan Iquioussen (57 ans) est un prédicateur né en France. Accusé par le gouvernement français de promouvoir la haine et de constituer une menace pour la société française, il est visé depuis le 28 juillet par un arrêté d’expulsion signé par le ministre Gérald Darmanin. Ce dernier a fait appel devant le Conseil d’Etat de la suspension de son arrêté par le tribunal administratif.

L’imam Hassan Iquioussen sera expulsé vers le Maroc

Il aura fallu l’intervention du Conseil d’Etat pour que la justice française donne son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen. L’institution vient de rejeter l’argument du tribunal administratif selon laquelle cette décision constituerait une « atteinte grave et illégale » à la vie privée et familiale de l’imam.

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« Le juge des référés du Conseil d’État estime que ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion », a déclaré le Conseil d’Etat dans un communiqué, au sujet de Hassan Iquioussen.

Aussi le Conseil d’Etat a-t-il annulé la décision du tribunal administratif de Paris et rejeter la demande de suspension de l’expulsion présentée par l’imam.

Une décision diversement appréciée

« C’est une grande victoire pour la République », s’est réjoui le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin sur twitter. L’imam Iquioussen « sera expulsé du territoire national », a-t-il ajouté.

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Mais pour Lucie Simon, avocate de Hassan Iquioussen, cette décision symbolise « un État de droit affaibli ». S’exprimant sur twitter, elle a déploré « un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire ». « Le combat judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH », a-t-elle ajouté.

Cependant, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait déjà refusé de suspendre l’expulsion arguant qu’elle n’accordait des mesures provisoires de suspension « qu’à titre exceptionnel », lorsque le requérant était exposé « à un risque réel de dommages irréparables », renseigne l’AFP.

Esso A.