Soudan: l’imminence des violences après la découverte de fosses communes du génocide au Darfour

fosses communes du génocide au Darfour

La disparition forcée est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au Soudan. Pour faire face à ce fléau, dont les fosses communes du génocide au Darfour en sont une illustration, deux conventions ont été ratifiées le mardi 23 février. Il s’agit de convention internationale et de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces deux conventions s’inscrivent dans la logique de protéger toutes les personnes contre les disparitions forcées. Du côté du gouvernement, il s’agit d’une avancée historique. 

La province du Darfour a été spécialement touchée par les violences sanglantes notamment dans la zone de Tawila, dans le Nord. Les quelques 270 000 déplacés de la guerre qui y vivent encore les fantômes de cette période sanglante sont toujours hantés et passe chaque jour sous la menace constante de nouveaux cycles de violences. Tout ceci même 22 ans après un massacre qui a ensanglanté la localité.

Recueillement devant les tombes et fosses communes du génocide au Darfour

Les victimes des génocides dont le nombre est assez important ont été enterrées dans des tombes mais pour la plus part dans des fosses communes. Ceci compte tenue de l’insuffisance d’espace pour réaliser des tombes individuelles. Et c’est devant ces tombes et fosses communes du génocide au Darfour que se fait le recueillement.

En effet, à en croire les confrères de RFI, des anciens se recueillent devant les monticules de terre marquant les tombes et fosses communes du génocide au Darfour. La même source indique qu’une prière en mémoire des 92 victimes du massacre de 2009. Adam Mohamed Mahmoud l’un des chefs locaux se prononce.

« C’était au marché. Les miliciens arabes Janjawid avaient reçu des ordres. Ils ont tiré sur la foule. Les gens étaient sans défense. Quand on passe par ici on se sent tristes. Parfois on essaye d’éviter le cimetière, d’autres fois on s’arrête pour une prière », a-t-il souligné

Une Impunité totale

Ce qui frustre jusqu’à présent dans cette affaire, c’est que les auteurs de ces actes ne sont pas jusqu’à maintenant inquiétés. En effet, plus de 20 ans après les faits, l’impunité reste totale. Parfois, les victimes se retrouvent même face à face avec leurs bourreaux.

« Personne n’a jamais été arrêté. Il faut une justice pour que les familles retrouvent la paix. Si l’impunité continue, les crimes vont se poursuivre », ajoute Adam Mohamed Mahmoud. Dans ces conditions, les déplacés se disent toujours à la merci des milices.

En effet, même si la dictature a diminué, le niveau de danger reste élevé. La conséquence c’est qu’une grande majorité des déplacés craint et refuse toujours de rentrer chez eux.

« Les Janjawids sont encore nombreux et bien armés. Récemment, on a eu un vol d’animaux, avec des morts, des maisons brûlées et des viols. L’Etat est là mais c’est lui qui a créé ces milices. Quand elles attaquent, il ne fait rien ». C’est le témoignage fait par Hamid Zakaria Ali Isaaq, coordonnateur des camps.

Fragilisée ces populations trouvaient un peu de sécurité auprès de la Minuad. Malheureusement, la mission onusienne a terminé son mandat fin décembre. Les déplacés se disent désormais à la merci des miliciens.

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