Ouverture des frontières terrestres ouest-africaines : vers la fin du calvaire des populations ?

Ouverture des frontières terrestres ouest-africaines , vers la fin du calvaire des populations

Dans l’optique d’une prochaine ouverture des frontières terrestres ouest-africaines, les services de contrôle aux frontières et les acteurs du transport et du commerce transfrontalier ont reçu une formation du 02 au 4 Août 2021 à Ouagadougou. La formation a été organisée par les commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec l’appui de la Coopération allemande (GIZ).

La décision de fermer les frontières ouest- africaines pour éviter la propagation de la Covid-19 a eu l’effet pervers de développer en parallèle des passages clandestins et autres abus de pouvoir des agents aux frontières. Ceci au détriment des personnes obligées de traverser les frontières pour mener leurs activités.

Préparer la réouverture des frontières terrestres ouest- africaines

La réouverture des frontières terrestres ouest-africaines n’est pas une option, mais plutôt une obligation. Tel est l’avis de Konzi Tei, commissaire à la CEDEAO. Pour lui, cette réouverture va faciliter la libre circulation des personnes et des biens.

En attendant, il s’est agi de rassembler les différents acteurs impliqués dans la gestion et le passage des frontières, à Ouagadougou, pour les sensibiliser, leur rappeler la réglementation régionale, les différents protocoles. Mais aussi « de voir avec eux les mesures concrètes de terrain qu’on peut prendre pour aller à une réouverture progressive », a déclaré Konzi Tei, nous fait savoir lefaso.net.

Cette formation en prélude à la réouverture des frontières terrestres ouest-africaines a reçu le soutien de la coopération allemande, la GIZ. Le chargé d’affaires de l’ambassadeur d’Allemagne, Nils Wortmann, a fait savoir que la présente rencontre est un cadre idéal de réflexion. Ceci, pour trouver un compromis pouvant préserver les acquis de l’Afrique de l’Ouest en matière de libre circulation des personnes et des biens dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire.

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Fin annoncée du calvaire des populations

La fermeture des frontières terrestres ouest -africaines a surtout concerné le déplacement des personnes. Alors que le fret peut passer sous des conditions de contrôle renforcé non seulement aux postes douaniers, mais aussi le long des corridors intérieurs de commerce, les personnes ne le pouvaient plus. Les autorisations de circulation du fret sont parfois accordées uniquement lorsqu’il s’agit de produits agricoles et alimentaires

Ce qui a eu pour effet de ralentir le commerce intra-africain engendrant une flambée des coûts des denrées de première nécessité à l’intérieur des pays. En outre, le commerce informel de petites quantités amène beaucoup de personnes à traverser les frontières.

D’autres ont leurs lieux de travail au-delà des frontières. Donc la fermeture brusque des frontières terrestres ouest-africaines a mis plusieurs personnes en difficulté. Notamment les éleveurs qui font de la transhumance entre les pays sahéliens. Ce qui a engendré des passages clandestins et des abus de pouvoir des agents.

N’ayant pas vraiment le choix, ces personnes sont obligées de se soumettre au racket des agents de ces frontières pour pouvoir traverser. Parallèlement, se sont aussi ouverts des voies clandestines de passage qui sont aussi des moyens de racket des populations. Mais aussi une aubaine pour les groupes bandits et terroristes qui ont fait des attaques aux frontières du Mali et de la Côte d’Ivoire en mars.

Une réouverture des frontières terrestres ouest-africaines serait une bonne nouvelle pour les populations qui subissent plus les effets de cette fermeture que ceux de la pandémie.

Reconnaissons toutefois, que cette fermeture a permis, un tant soit peu, de limiter la propagation de la pandémie. Mais une réouverture des frontières ouest-africaines, accompagnée de mesures sanitaires strictes serait une meilleure solution.

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Esso A.