Soupçons d’espionnage: l’outil google analytics mis en cause en France

Soupçons d’espionnage: l’outil google analytics mis en cause en France

La Commission nationale de l’informatique et des libertés en France (Cnil) a sorti ce jeudi 8 février une alerte conçernant Google analytics. La Cnil a mis en démeure un éditeur de site web utilisant l’outil de Google à cause de craintes d’espionnage.

La Cnil a admis la possibilité que les utilisateurs français soient exposés à des programmes de surveillance aux Etats-Unis. Ce, à travers Google analytics, qui est un outil d’analyse d’audience et de comportement en ligne, gratuit et extrêmement populaire. C’est une fonctionnalité qui peut être intégrée par les gestionnaires de sites web tels que des sites de vente en ligne afin d’en mesurer la fréquentation par les internautes.

Transferts illégaux de données par Google analytics

La Cnil a mis en démeure, ce jeudi, un gestionnaire d’un site Web français, du fait de son utilisation du populaire outil de Google. « La Cnil constate que les données des internautes collectées par Google Analytics sont transférées vers les États-Unis en violation des articles 44 et suivants du RGPD [règlement général sur la protection des données européen] ».

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L’instance a exigé du «gestionnaire de site de mettre en conformité ces traitements avec le RGPD, si nécessaire en cessant d’avoir recours à la fonctionnalité Google Analytics (dans les conditions actuelles) ou en ayant recours à un outil n’entraînant pas de transfert hors UE». Ce sont les conditions de ces transferts qui sont mis en cause.

Selon le régulateur européen, « si Google a adopté des mesures supplémentaires pour encadrer les transferts (…) celles-ci ne suffisent pas à exclure la possibilité d’accès des services de renseignement américains à ces données ». Des procédures identiques sont engagés à l’encontre de plusieurs gestionnaires de sites utilisant Google Analytics.

L’épineuse question des transferts de données

Ce n’est pas la première fois que la question des transferts de données entre l’Europe et les Etats-Unis est source de polémiques. A la mi-janvier, l’autorité autrichienne de protection des données personnelles (DSB), avait jugé contraire au droit européen l’utilisation par un site web de Google Analytics.

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Une ONG autrichienne de défense de la vie privée est aussi active dans la lutte contre le transfert de données par Google analytics ou par Facebook Connect. Selon nos confrères de 20minutes, l’ONG NOYB a déja déposé 101 plaintes en Europe dans ce sens. C’est même NYOB qui a saisi la Cnil.

En 2020, l’ONG a réussi a faire invalider par la Cour de justice de l’Union européenne, le Privacy Shield. Il s’agit de l’accord-cadre entre l’Europe et les Etats-Unis sur les transferts de données personnelles vers l’Amérique.

Kylian B.