Société: incendie au Burkina Faso ce weekend

Société: incendie au Burkina Faso ce weekend

Ce week-end du 26-27 décembre 2020, s’est produit un incendie au Burkina Faso. La principale victime de l’incendie est une forêt miraculeuse qui appartient à un agriculteur. Le propriétaire se nomme Yacouba Sawadogo, prix Nobel alternatif 2018 et champion des Nations unies pour l’environnement. Il a réussi à planter plus de 17 hectares de forêts vers le village de Gourga, situé dans la commune d’Ouahigouya, dans la province du Yatenga, au nord du Burkina Faso.

Dans cette région en proie, depuis des années, à une désertification galopante, les efforts de ce planteur Yacouba Sawadogo à travers un projet novateur de reforestation ont été fragilisés.

Incendie au Burkina Faso, le fils de l’agriculteur, raconte les faits

Lookman Sawadogo, fils de Yacouba Sawadogo contacté par les confrères de Burkina 24 le samedi 26 décembre 2020, a confirmé l’incendie d’une partie de la forêt du vieux Yacouba Sawadogo. « C’est moins d’un hectare qui a pris feu », relate Lookman Sawadogo.

« On est arrivé voir qu’il y a eu un incendie. On a regardé, mais on n’a pas pu identifier la personne », a-t-il indiqué. « Comme il y a beaucoup de cordons pierreux dans la forêt, l’incendie n’est pas allé très loin. C’est moins d’un hectare qui a pris feu », a-t-il ajouté.

Un demi-hectare sur 17, cela peut sembler insignifiant, mais pour Yacouba Sawadogo et sa famille, cela représente cinq années de travail. Lookman Sawadogo, fils de l’agriculteur, explique :
« Comme il n’y a pas l’eau alimentée, il n’y a que l’eau de pluie. Mais avec une seule saison, l’eau est insuffisante. Il nous faudra donc beaucoup de temps pour tout refaire comme avant. En plus, nous avons perdu beaucoup de plantes, qui ont brûlé. Pour nous, cinq ans, ce n’est pas rien. »

Incendie au Burkina Faso, l’appel à l’aide

Suite à l’incendie au Burkina Faso, les victimes vont lancer un appel à l’aide. Les techniques utilisées par Yacouba Sawadogo sont la régénération naturelle assistée (RNA) et la pratique de Zai.

La première consiste à entretenir les plantes poussées naturellement tout en construisant des cordons pierreux pour freiner le ruissellement de l’eau de pluie. La seconde consiste à faire des petites poches capables de conserver l’eau. À travers ces méthodes, « Yacouba Sawadogo a prouvé qu’avec des moyens modestes, on pouvait reverdir le Sahel », selon le journaliste Moussa Ouedraogo.

Lookman Sawadogo appelle toujours à l’aide. « On leur demande s’ils peuvent venir nous sauver rapidement. Ces derniers temps, on est honoré, le pays est honoré côté environnement, mais on devrait protéger la forêt. La forêt n’est plus pour nous. C’est pour tout le monde », a-t-il lancé.

Yacouba Sawadogo et son fils replanteront dès les prochaines pluies, sans aucune aide extérieure. Le président Roch Marc Christian Kaboré avait promis en août une clôture pour la forêt. Elle est toujours en attente. Ce dispositif pourrait aider à limiter l’incendie au Burkina Faso.

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