Insécurité en Haïti : 16 missionnaires américains enlevés par un gang armé

Insécurité en Haïti : 16 missionnaires américains enlevés par un gang armé

L’insécurité en Haïti a toujours été un problème criard, qui s’est accentué depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse. Des missionnaires américains en on fait les frais ce weekend, suivi du premier ministre.

Des gangs armés contrôlent des quartiers entiers dans le pays et leur pouvoir s’est étendu hors de la capitale. Ils sèment la terreur et procèdent à des enlèvements contre rançon. C’est le mauvais sort qu’ont connu une quinzaine de missionnaires américains et un canadien à Gantier, une petite ville située à l’est de Port-au-Prince.

Nouveau pallier franchi dans l’insécurité en Haïti

Les missionnaires et leurs familles revenaient samedi d’une visite sur un chantier de construction d’un orphelinat situé à une trentaine de kilomètres à l’est de la capitale haïtienne. C’est à ce moment qu’ils ont été enlevés, dans la mi-journée, par un gang qui serait le groupe armé des « 400 Mawozo ». Cette bande armée fait grimper, depuis quelques mois, le taux d’insécurité en Haïti, en multipliant rapts crapuleux et vols dans la zone située entre la capitale haïtienne et la frontière avec la République dominicaine.

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Les religieux parmi lesquels il y avait des enfants, étaient sur l’un des axes routiers contrôlés par le groupe. Ces derniers y ont détourné plusieurs véhicules enlevant ainsi les missionnaires américains et un nombre indéterminé de citoyens haïtiens. Pour le moment, les autorités américaines n’ont donné aucune information quant à une demande de rançon.

Ce n’est pas la première fois que ce gang enlève des étrangers. En avril, dix personnes dont deux religieux français avaient été enlevés dans la même zone. L’assassinat du président a précipité l’insécurité en Haïti et les statistiques du Centre d’analyse et de recherche en droits humains l’atteste. Plus de 600 cas d’enlèvements sur les trois premiers trimestres de 2021 contre 231 à la même période en 2020.

Les suites de l’enlèvement des ressortissants américains

Le journal américain, le Miami Herald rapporte que « des agents du FBI sont arrivés à Port-au-Prince à bord d’un avion, affrété par le gouvernement américain quelques heures seulement après l’annonce de l’enlèvement des missionnaires ». Un élu républicain a aussi affirmé sur la chaîne CNN que les Etats -Unis feront tout pour libérer les otages. Il a rejeté toute possibilité de payer une rançon.

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L’insécurité en Haïti n’épargne personne. Dimanche, le premier ministre Ariel Henry se rendait au monument de l’Empereur au quartier Pont Rouge, pour commémorer le 215e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, fondateur de la Patrie. Mais il a dû rebrousser chemin avec son cortège, étant accueilli par des rafales d’armes automatiques.

Selon plusieurs sources, les gangs contrôleraient aujourd’hui la moitié de la capitale et ses principaux accès. Ils sévissent désormais dans la capitale et ses environs. Ces gangs qui ont longtemps évité l’enlèvement de citoyens américains, ne semblent plus craindre des représailles des Etats-Unis. Par ailleurs, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient appelé à une grève illimitée à compter de lundi pour protester contre l’insécurité en Haïti.

Esso A.