Gabon : la compagnie Perenco accusée de pollution de l’environnement

Gabon , la compagnie Perenco accusée de pollution de l'environnement

La compagnie Perenco, principale productrice de pétrole au Gabon est accusée de pollution de l’environnement par des ONG. Elle a été inculpée et mise en examen par un procureur de la République près du tribunal de première instance de Port-Gentil. Mais l’entreprise minimise l’ampleur des dégâts.

Ce n’est pas la première fois que la compagnie Perenco est accusée de préjudices écologiques. Elle avait déjà été indexée en RDC, mais aussi en Equateur.

La compagnie Perenco épinglée

C’est au terme d’une mission en octobre dernier, dans le département d’Etimboué, où la compagnie Perenco a plusieurs sites de production, qu’une plainte a été déposée contre elle. La mission a été conduite par Georges Mpaga, président du ROLBG et originaire de la localité.

En tout, deux plaintes ont été déposées par le ROLBG et les communautés locales à Port-Gentil le 17 janvier 2021. Le ministère de l’Environnement et celui du Pétrole du Gabon avaient décidé de réaliser un audit opérationnel des installations de Perenco pour déterminer l’origine des fuites d’hydrocarbures, après avoir reconnu trois pollutions mineures. L’information est donnée par business-humanrights.org.

Un procureur de la République près du tribunal de première instance de Port-Gentil, a ainsi décidé d’inculper et mettre en examen la compagnie pétrolière française. Pour le moment, aucune condamnation n’est encore prononcée.

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Réactions suite à l’inculpation de la compagnie

Après la mission en octobre, Georges Mpaga avait dénoncé « des pollutions à grande échelle qui ont des impacts dommageables sur l’environnement, sur le quotidien des habitants d’Etimboué qui vivent essentiellement de la pêche et de l’agriculture. Plus de 300 pêcheurs sont aujourd’hui au chômage, les ressources halieutiques se raréfient… »

Aussi se réjouit-il de l’inculpation de la compagnie Perenco : « une grande première au Gabon et en Afrique, une reconnaissance par la justice gabonaise du combat légitime de la Société civile et des communautés dans la lutte contre les crimes environnementaux liés aux activités des multinationales » ; des propos qu’on retrouve sur lalibreville.com.

Georges Mpaga croit aussi à un jugement en leur faveur lorsqu’il affirme. « Nous sommes évidemment sûrs de gagner parce que Perenco a violé les normes environnementales et c’est la victoire du droit, c’est la victoire de la vérité, c’est la victoire des communautés face à une multinationale » a-t-il lancé.

Au niveau de la compagnie Perenco, le ton est plutôt serein. En effet, Baptiste Breton, directeur général de Perenco, dans un message écrit, reconnait un incident ponctuel qui a généré des dommages environnementaux. Mais l’incident a été immédiatement circonscrit et les travaux de remédiation touchent à leur fin, précise-t-il.

La compagnie Perenco rassure qu’elle applique les meilleurs standards internationaux, et se dit engagé à « coopérer pleinement avec toutes les autorités compétentes suite à ces événements regrettables », selon Rfi.

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Esso A.