La pollution à Madagascar préoccupe les scientifiques

La pollution à Madagascar préoccupe les scientifiques
La pollution à Madagascar préoccupe les scientifiques

Le problème de la pollution à Madagascar est d’une urgence absolue. On estime qu’un décès sur cinq est causé par une exposition à la pollution à Madagascar  et ses effets sur la santé. Cette pollution à Madagascar concerne les sols et l’air. Différents scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme à l’occasion d’une journée de conférences le mardi 17 novembre 2020 sur la question.

Une étude a été menée sur la concentration en métaux lourds chez les poissons vivants dans les rizières et autour de la capitale en 2016. Quatre ans après, le résultat est triste. Multiples facteurs expliquent cette pollution.

Pollution à Madagascar, quelles solutions

Jean-Michel Mortillaro, chercheur au Cirad en écologie aquatique, qui a dirigé cette étude parle des facteurs de cette pollution à Madagascar.

Pour lui, « Cela vient des rejets urbains issus de l’industrie, de l’artisanat, qui ne sont pas épurées. Et par la population, puisqu’il n’existe pas aujourd’hui de traitement des eaux. » « Toutes ces eaux souillées ruissellent jusqu’au marais Masay, qui alimente une grande partie des rizières autour de la capitale », a-t-il ajouté.

Les causes de la pollution des sols

« Nos observations indiquent que la pisciculture, la pêche sont incompatibles dans Tana avec la santé humaine. Les niveaux de pollution sont trop importants », a affirmé Jean-Michel Mortillaro.

« Et l’agriculture urbaine de manière générale, (cressonnière, riziculture) peuvent être très problématiques pour la santé humaine et donc devrait être sujette à questionnement », a-t-il souligné.

Pour rappel, l’intoxication au plomb peut entraîner surtout chez les enfants, un retard mental et des déficiences intellectuelles profondes. Une seconde étude à paraître prochainement qui cible la pollution en milieu rural fait état, elle, d’une très forte utilisation de pesticides.

Une pollution de l’air aussi élevée

Quant à la pollution de l’air, l’étude dirigée par l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires montre que la situation a empiré entre 2015 et 2017. C’est ce que rapportent les confrères de RFI.

« Ainsi, lorsque la circulation automobile est normale dans la capitale, le niveau de pollution est 3 à 4 fois supérieur aux normes de l’OMS ». C’est l’explication donnée par Lucienne Randriamanivo, chef de département d’analyses par fluorescence X et environnement.

« Mais lorsque le trafic est très dense, c’est 10 fois, 15 fois plus élevé », a-t-elle insisté. « Ce qu’on a observé, c’est que les jours de marché, le niveau de la pollution de l’air est très élevé, à cause du trafic routier très dense », a-t-elle souligné.

« On a envoyé les résultats à la commune urbaine d’Antananarivo, et aux députés, pour qu’ils prennent des décisions. Mais jusqu’à maintenant, on n’a rien senti bouger chez les décideurs. », a-t-elle déploré.

Face à ces statistiques, il urge de chercher des solutions. Celles-ci pourraient concerner la question de l’aménagement urbain. Cette journée de conférences a aussi montré à quel point la question de l’impact de l’environnement sur la santé n’était pas uniquement réservée aux ministères de la Santé et de l’Environnement.

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