Mozambique : la sécurisation de Cabo Delgado entraine une mobilisation internationale

Sécurisation de Cabo Delgado

Au Mozambique, la sécurisation de Cabo Delgado s’avère urgent car la province regorge d’importantes réserves gazières vitales pour l’économie du pays. Ce qui constitue un véritable enjeu économique pour les investisseurs internationaux.  C’est ce qui justifie les grandes manœuvres diplomatiques menées actuellement par Maputo. Le Français Total y pilote un projet de 20 milliards de dollars réunissant un consortium international.

Malgré cet ambitieux projet gazier piloté par Total et face aux menaces rebelles islamistes, il est clairement établi que le Mozambique ne pourra rien sans l’intervention d’autres partenaires. Ces derniers se sont multipliés.

La sécurisation de Cabo Delgado, une priorité

A en croire les confrères de RFI, depuis 2017, des rebelles islamistes attaquent le nord du Mozambique. Ils se sont dangereusement rapprochés des installations d’une vaste unité de liquéfaction de gaz en construction. La même source renseigne que jusqu’à présent, l’armée mozambicaine s’est révélée incapable d’enrayer la progression des insurgés islamistes. Cette situation a contraint, début janvier, Total à évacuer son personnel du site d’Afungi menacé par les incursions.

Il est donc établi que sans aide, l’État mozambicain ne parviendra pas réussir la sécurisation de Cabo Delgado. Or, ce projet, est très stratégique non seulement pour le Mozambique, mais aussi pour Total et pour l’Europe qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz.

C’est dans cette optique que le lundi 18 janvier 2021, le président mozambicain, Filipe Nyusi, a reçu le PDG de Total, Patrick Pouyanné. Il était question de l’assurer que tout sera mis en œuvre pour la sécurisation de Cabo Delgado.

Une pluie de soutiens internationaux

Dans la perspective d’aider le Mozambique, le ministre portugais des Affaires étrangères, dont le pays a pris la présidence tournante de l’Europe, est à Maputo pour deux jours. La France de son côté propose déjà de former les militaires locaux, comme l’expliquait le 12 janvier à l’Assemblée nationale française, Florence Parly, la ministre des Armées. « Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer par de l’entrainement ou de la formation ces forces armées », a-t-elle indiqué. « Nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens. Et nous disposons des forces positionnées dans le sud de l’océan Indien, à La Réunion et à Mayotte pour pouvoir y contribuer, le cas échéant.», a-t-elle ajouté.

Les soutiens envers le Mozambique s’intensifient pour la sécurisation de Cabo Delgado. Ainsi, après ceux des États-Unis et de l’Afrique du Sud, le président Felipe Nyusi a reçu l’appui de son voisin Tanzanien. Les deux pays qui se sont longtemps disputés sur leurs responsabilités respectives dans la montée du terrorisme régional, mènent depuis novembre dernier des opérations de police conjointes des deux côtés de leur frontière.

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