Madagascar: la société civile s’indigne contre les dérives des forces de l’ordre

Madagascar: la société civile de Madagascar s’indigne contre les dérives des forces de l'ordre

La société civile de Madagascar, face aux dérives des forces de l’ordre s’est indignée contre le régime en place. En effet, une manifestation estudiantine pour réclamer le versement des bourses d’études a eu lieu le 18 février dernier. Au cours de la manifestation, un étudiant de Tamatave a perdu la vie des suites d’une blessure par balle. Pour les organisations de la société civile de Madagascar, il y a eu dérives des forces de l’ordre. Après deux jours, les explications données par le gouvernement ont suscité l’indignation de la société civile de Madagascar. Le gouvernement parle de la mort imputable à « un tir de sommation ».

Hier, mardi 23 février face à la presse, le mouvement Rohy est monté au créneau en incriminant le régime et sa manière d’« instrumentaliser les forces de l’ordre ». Cependant, l’opposition n’a pas aussi été épargnée.

La société civile de Madagascar dénonce l’attitude des forces de l’ordre

L’attitude des forces de l’ordre inquiète plus d’un et c’est le cas de la coordinatrice nationale du mouvement Rohy, Faraniaina Ramarosaona. Elle parle d’ «Un maintien de l’ordre plus répressif que préventif ». Elle pense que les forces de l’ordre s’écartent de leur fonction première

« Nous avons l’impression nette que les forces de l’ordre, à l’heure actuelle sont là pour protéger politiquement le pouvoir au lieu d’assumer leur vrai rôle dans le maintien de l’ordre. A savoir de faire en sorte que les manifestations pacifiques se passent bien », a-t-elle souligné. « Le pouvoir actuel ne supporte aucun doute, aucune critique, il a une très faible volonté de concertation ou d’écoute alors qu’on est quand même en 2021 et non plus dans les années 80-90 », a-t-elle ajouté.

Elle précise par ailleurs que le pouvoir « considère comme ennemis de la nation tous ceux qui sont détracteurs dont l’opposition et tous ceux qui veulent manifester pacifiquement et ils imputent un complot politique derrière toute manifestation publique ». « C’est un jeu dangereux parce que manifester, je le rappelle, est un droit, dans un pays qui se dit démocratique. », a-t-elle signifié.

L’opposition aussi taclée par la société civile de Madagascar

Si la société civile de Madagascar déplore et dénonce le comportement des forces de l’ordre et du pouvoir, ce n’est pas pour autant dire qu’elle soutient l’opposition. Au contraire, elle tacle aussi sèchement cette opposition dont l’attitude actuelle est décrite comme « jusqu’au-boutiste et peu constructive »

En effet, la société civile, rappelle que « pendant les élections présidentielles, il y a eu 52% de taux d’abstention. C’est-à-dire que plus de la moitié de la population a décidé de ne voter ni pour M. Rajoelina ni pour M. Ravalomanana. Ce qui signifie également que les deux protagonistes et leurs partisans n’ont pas le droit de penser que le pays leur est acquis. »

En cas de nouvelle crise politico-sociale, prévient enfin la société civile, les deux parties seront tenues pour pleinement responsables de l’avènement de cette situation.

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