Le mouvement citoyen la Lucha en RDC: la situation n’est pas «sous contrôle»

Le mouvement citoyen la Lucha en RDC: la situation n'est pas «sous contrôle»

Le mouvement citoyen la Lucha a critiqué une gestion chaotique et irresponsable de la situation à Goma, et conteste les propos du président de la RDC Félix Tshisekedi, qui a estimé la situation « grave mais sous contrôle ». De leur côté, les humanitaires, préoccupés par la situation précaire des déplacés estiment que celle-ci peut encore s’aggraver.

Le chef de l’État de la RDC a estimé samedi 30 mai, lors d’une conférence de presse que la situation était « grave mais sous contrôle ». Au même moment, l’on assiste à l’évacuation de centaines de milliers de personnes a été ordonnée par les autorités jeudi dernier à cause des risques liés à l’éruption du Nyiragongo.

Le mouvement citoyen la Lucha en RDC rejette les propos encourageants

Le mouvement citoyen la Lucha en RDC a rejeté les mots d’espoir du président de la République Felix Tshisekedi. C’est le cas de Ghislain Muhiwa, militant de la Lucha à Goma qui conteste ces propos rassurants. Pour lui, la mauvaise gestion de la crise est d’abord au niveau de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), mais aussi au niveau des autorités. « On a demandé aux gens d’évacuer la ville, mais sans aucune aide de prise en charge », a-t-il laissé entendre.

Pour Ghislain Muhiwa « L’OVG n’a pas été en mesure d’anticiper ou de surveiller le volcan. Et deuxièmement, au niveau de la gestion de la crise. Quand elle est arrivée, on a demandé aux gens d’évacuer la ville, mais sans aucune aide de prise en charge (…) ». « Aujourd’hui, il n’y a toujours pas d’aide (…) Il y a des personnes qui n’ont pas d’abris, qui n’ont pas à manger, qui ne sont pas prises en charges. On constate une augmentation du prix des denrées alimentaires. Ils n’ont pas d’eau, et donc la situation humanitaire est catastrophique, parce que simplement, il n’y a pas eu de gens qui peuvent gérer », a-t-il ajouté. « Mais nous on a très peur, parce que si ça continue comme ça, il y aura beaucoup de gens qui (…) vont avoir des difficultés pour survivre », a-t-il déploré.

Magali Roudaut, cheffe de mission pour Médecins sans frontières partage également les inquiétudes du mouvement citoyen la Lucha en RDC, et de et détaille les conditions de vie de ces déplacés à Saké, à quelques dizaines de kilomètres à l’Ouest de Goma. La ville a en effet vu une arrivée massive de population et Magali Roudau craint en particulier une épidémie de choléra.

La situation n’est pas sous contrôle selon le mouvement citoyen la Lucha en RDC

Pour Magali Roudau qui rejoint l’avis du mouvement citoyen la Lucha en RDC la situation n’est pas sous contrôle contraire aux propos de Felix Tshisekedi. «Nous sommes très inquiets qu’une énorme flambée de choléra puisse arriver ». « Sous contrôle » ? Non, a-t-il estimé. « il faut encore beaucoup d’assistance pour que ce soit sous contrôle, et notamment quand on parle de maladies comme le choléra. Parce que Goma, Saké, ce sont des zones endémiques au niveau du choléra », a-t-il ajouté.

« Avant l’arrivée de toutes ces populations, il y avait déjà des cas de choléra, mais évidemment, avec les conditions dans lesquelles les gens vivent actuellement, le fait qu’il n’y a pas d’eau, pas de latrines, évidemment, nous sommes très inquiets qu’une énorme flambée de choléra puisse arriver »,a-t-il aussi signifié. « Si on parle de Goma, de Saké, ce sont des populations qui bougent, et le choléra va bouger avec et pourra affecter une énorme zone et c’est ça qui est très dangereux. C’est pour ça qu’on est très soucieux et qu’on demande que l’eau soit approvisionnée en quantité suffisante », a-t-il indiqué

Le chef de l’État Félix Tshisekedi a précisé que la menace n’était pas levée. Il « déconseille vivement de rentrer à Goma». « La lave n’est plus dans le cratère, mais le volcan reste actif. Il y a une coulée souterraine de lave qui peut surgir à tout moment n’importe où dans la ville » a-t-il expliqué, alors que nombre de déplacés sont tentés de regagner la ville en raison de la précarité de leur situation.