Pérou : des milliers de manifestants en route vers la capitale, défiant l’état d’urgence

Des milliers de manifestants étaient en route dimanche vers la capitale du Pérou pour y protester en masse ce lundi 16 janvier, malgré l’état d’urgence. A Lima, ils veulent exprimer leur rejet de la nouvelle présidente Dina Boluarte et exiger de nouvelles élections.

Le président en exercice du Pérou, Pedro Castillo, a été destitué et arrêté le 7 décembre 2022. Il était accusé de tentative de coup d’État pour avoir essayé de dissoudre le parlement qui s’apprêtait à le destituer. Il a été remplacé par sa vice-présidente Dina Boluarte, conformément à la constitution. Accusant cette dernière de traitrise, des milliers de péruviens manifestent depuis contre la présidente et le parlement.

Des manifestants en route vers Lima

Il étaient des milliers à converger vers la capitale Lima pour manifester ce lundi. Ils veulent atteindre la capitale du Pérou pour mieux faire entendre leurs revendications à savoir la démission de la présidente, la dissolution du parlement et l’organisation de nouvelles élections. Pourtant, l’État a déclaré l’État d’urgence dans plusieurs régions y compris dans la capitale.

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« Nous avons pris la décision d’aller à Lima » à partir de lundi, a annoncé à l’AFP Julio Vilca, un leader de la protestation de la province d’Ilave, au sud du pays. Dimanche soir, des dizaines de manifestants encadré par un dispositif sécuritaire, ont défilé pacifiquement dans la capitale avec de slogans comme « Dina ordure, à bas la dictature » ou « Dina, corrompue assassine ».

« Ça va être plus fort demain(lundi) et le 17. Les régions arrivent déjà à lima, nous exigeons que Boluarte démissionne et qu’ils ferment le Parlement immédiatement. Nous ne voulons plus de morts », déclarait Jasmin Reinoso, une autre manifestante. Selon la radio RPP, au moins trois mille personnes d’Andahuaylas (sud-est), se préparaient dans l’après -midi de dimanche, à se rendre dans la capitale en voiture ou en camion. Cependant, ces manifestations et la répression policière ont déjà fait 42 décès. Les violences sont concentrées dans le sud du pays.

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En outre l’état d’urgence décrété samedi pour 30 jours à Lima et trois autres régions, autorise l’armée à intervenir pour maintenir l’ordre. Il suspend également la liberté de circulation et de réunion. Ces mouvements créent une paralysie de plusieurs secteurs notamment les transports. Mais Alberto Otarola, chef de cabinet de la présidente, a assuré à la chaîne de télévision Latina, que Dina Boluarte «ne démissionnera pas», par sens de « responsabilité historique » et pour éviter l’« anarchie ».

Esso A.