Guinée : l’ONU demande la levée de l’interdiction des manifestations publiques

Guinée : l’ONU demande la levée de l’interdiction des manifestations publiques

Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) a demandé, ce lundi 30 mai, aux autorités de La Guinée de lever l’interdiction des manifestations publiques.

Les 13 mai dernier, les autorités guinéennes de la transition ont interdit toutes manifestations publiques dans le pays jusqu’aux campagnes électorales. Ceci, deux jours après que l’organe législatif ait fixé la durée de la transition à 36 mois. Pour l’ONU, cette mesure constitue une violation des droits de l’homme.

Violation des droits de l’homme

A travers un communiqué, Seif Magango, porte-parole du Bureau Afrique du HCDH a déclaré que « les mesures annoncées pour restreindre les rassemblements publics et les manifestations ne sont pas conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité ».

Chasse aux infractions économiques en Guinée : le Colonel Doumbouya tient-il sa promesse ?

En outre, elles violent les normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme et constituent un recul sur la voie du renforcement de la démocratie et de l’État de droit. En effet, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) avait interdit les manifestations publiques « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme jusqu’aux périodes de campagne électorale ».

De plus cette interdiction des manifestations publiques vient s’ajouter à des inquiétudes exprimées par « les acteurs politiques et la société civile » du pays. Ces derniers avaient « exprimé leur mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de transition en cours, qui durerait 36 mois », précise le porte-parole du Haut-Commissariat.

Nécessité de rétablir le droit aux manifestations publiques

Tout en interdisant les manifestations publiques, le CNRD a permis « aux partis politiques et aux acteurs sociaux d’organiser toutes formes de manifestations politiques uniquement au sein de leurs sièges ». Le HCDH voit là, une violation du droit à la liberté de réunion pacifique.

Lire aussi: Domaine public: des opposants guinéens chassés de leurs maisons

Il encourage donc Conakry à assurer une réelle protection de l’espace démocratique. En faisant « respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », indispensables au « maintien d’une société inclusive, pacifique et résiliente ». En dehors des manifestations publiques, l’ONU s’est inquiétée de l’opération de récupération des biens immobiliers de l’Etat engagé en Guinée.

Elle se traduit par la démolition démolition de propriétés privées dans plusieurs villes alors que « des recours étaient encore en instance devant les tribunaux ». Toutefois l’instance entend continuer à soutenir les autorités guinéennes pour « une transition réussie et respectueuse des droits de l’homme et pour progresser vers le retour à l’ordre constitutionnel ».

Edoh