Maroc: le mouvement « Hors la Loi » s’insurge contre l’article 490 du Code pénal

Maroc: le mouvement Hors la Loi s’insurge contre l'article 490 du Code pénal

Le mouvement Hors la Loi s’est insurgé contre l’application de l’article 490 du Code Pénal marocain. Cette contestation est née de la décision de condamnation d’une jeune dame de Tétouan pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage, alors que l’homme n’est pas inquiété. C’est dans l’optique de soutenir Hanaa, qu’un appel à une mobilisation digitale ce mercredi 3 février a été lancé par le mouvement «Hors la Loi».

Un article qui criminalise les relations hors mariage et contre lequel lutte le mouvement Hors la Loi, mouvement qui appelle ce mercredi les internautes à un sit-in digital.

Un sit-in digital pour abroger l’article et soutenir Hanaa

Selon les faits, tout serait parti d’une vidéo intime de cette mère de famille. La vidéo aurait été diffusée et partagée sur les réseaux sociaux, à son insu. Plusieurs sources indiquent que l’homme qui a accompli ce geste n’a pas été inquiété, mais Hanaa a, elle, été arrêtée et condamnée en vertu de cet article 490.

« On demande aux gens de partager sur les réseaux sociaux une image, rouge, avec écrit « Stop 490 ». Les célébrités, influenceurs (ses), etc., sont invité(e)s à se joindre au mouvement. Ce sont des initiatives que l’on a déjà vues avec par exemple le mouvement Black lives matter ». C’est ce qu’a expliqué la réalisatrice Sonia Terrab, co-fondatrice du mouvement « Hors la Loi », jointe au téléphone par Pierre Firtion du service Afrique de RFI.
« Non seulement on demande que cet article soit abrogé mais on soutient Hanaa dans son appel: elle va faire appel de sa condamnation », a-t-elle fait savoir.

Le mouvement Hors la Loi en guerre contre l’article 490 du code pénal

D’après plusieurs informations, ce n’est pas la première fois que les voix s’élèvent pour dénoncer ce fameux article 490 du code pénal marocain. A en croire le mouvement Hors la Loi, si la jeune dame Hanaa a fait appel de sa condamnation, elle est censée être libérée ce mercredi.

Avant cette mobilisation du Mouvement Hors la loi contre l’article 490, plusieurs tentatives ont été menées. Déjà en septembre 2019, 490 personnalités marocaines avaient signé un manifeste pour dénoncer cet article 490 du code pénal de ce pays. Selon les confrères de RFI, la publication avait fait grand écho, alors que la journaliste Hajar Raissouni était détenue pour avoir pratiqué un avortement illégal. Elle a été relâchée, après avoir bénéficié d’une grâce du roi Mohammed VI après 47 jours de détention.

Une victoire pour le collectif « 490 », saluée par la fondation Simone-de-Beauvoir qui lui a remis son prix en janvier 2020 à Paris.

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