La République Démocratique du Congo se prépare à la guerre

Appel à la mobilisation contre le Rwanda et le M23

Le président Félix Tshisekedi a appelé ce jeudi 3 novembre, la population congolaise à se mobiliser pour la guerre. Une mobilisation dirigée contre «l’agression rwandaise via le M23», dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

Le président congolais a lancé son appel dans un message à la nation diffusé à la télévision nationale RTNC. Après des années de répit, le groupe rebelle congolais, le  »Mouvement du 23 mars (M23)’’, a repris les armes en 2021 contre l’armée congolaise (FARDC). Et depuis octobre 2022, ils gagnent du terrain dans l’est de la RDC. Toujours avec le soutien du Rwanda, accuse le président Tshisekedi.

Guerre contre le Rwand et le M23

«La guerre qui nous est imposée par nos voisins exige de chacun de nous des sacrifices. C’est le moment de taire nos divergences pour défendre tous rassemblés, notre mère patrie», a lancé le président Tshisekedi. En effet, il continue de considérer le pays voisin, le Rwanda, comme un soutien actif du M23.

Felix Tshisekedi, président de la RDC

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« Nous devons ensemble avoir conscience que nul autre que nous-mêmes ne viendra sauver notre nation et que cela exige de chacun de nous une mobilisation tous azimuts», a exhorté le président. Tout en promettant aux congolais «qu’ensemble réfléchis et engagés nous puissions changer le monde».

Il a aussi accusé le M23 d’occuper «certaines localités dans le territoire de Rutshuru, occasionnant ainsi un drame humanitaire avec plus de 200 000 compatriotes forcés de fuir les affres terroristes dans les zones de combats». Le président a rassuré que des instructions sont données au gouvernement pour le «rassemblement et prise en charge» de ces personnes qui «se retrouvent en dehors de chez eux sans logis, sans nourriture et sans soins».

Hypocrisie diplomatique

Le président a rappelé tous les efforts diplomatiques qu’il a consenti pour ramener la paix entre le gouvernement et le M23. A cet effet, il avait pris part, dès le 20 juin, au 3ème Conclave des chefs d’Etat membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), à Nairobi au Kenya, consacré à la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Ce conclave avait décidé du déploiement d’une force régionale pour imposer la paix dans la région.

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Le président congolais a aussi rencontré à deux reprises son homologue rwandais, Paul Kagamé, accusé de soutenir le M23. D’abord, le 6 juillet 2022 en Ouganda sous l’égide du président João Lourenço; et ensuite en octobre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, avec le président français Macron. Mais le principe d’un cessez-le-feu immédiat et du retrait sans condition du M23 des positions qu’il occupe, accepté lors de ces rencontres, n’est jamais entré en vigueur

Aussi, le président congolais a invité les congolais engagés dans les FARDC et la police nationale au sens du patriotisme. Tout en appelant les congolais à aller au-delà de tout clivage politique, religieux, idéologique, tribal pour défendre la mère-patrie, il a mis en garde «les traîtres et autres brebis galeuses qui servent les intérêts de l’ennemi». Ils seront exposés à la rigueur de la loi, promet-il.

Esso A.