RDC: l’armée accuse Médecins sans Frontières (MSF) de «chantage»

RDC: l’armée accuse Médecins sans Frontières (MSF) de «chantage»

En République Démocratique du Congo (RDC), le torchon brûle entre l’armée et l’Organisation non gouvernementale MSF. La grande muette a réagi vivement à des critiques sécuritaires portées par Médecins sans frontières.

L’ONG a annoncé en début de semaine, suspendre une partie de ses activités dans la province de l’Ituri pour des raisons de sécurité. Ce qui a provoqué la colère de l’institution militaire de la RDC, pour qui la situation sécuritaire dans cette région s’améliore de jour en jour.

Les accusations de MSF

MSF se plaint de «l’absence prolongée de garanties de sécurité de la part des différents acteurs qui s’affrontent» dans cette région du nord-est de la RDC. En effet, il y a de cela 4 mois qu’ un convoi humanitaire de l’ONG a été attaqué par des hommes armés, blessant grièvement deux membres du personnel de l’ONG.

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L’enquête ouverte par le gouvernement est restée sans suite, selon l’ONG qui a décidé de fermer ses projets humanitaires dans les localités de Nizi et Bambu. Ce, pour ne plus exposer son personnel aux risques.« Ces projets nous les fermons à contre-cœur parce que c’était deux projets dans lesquels nous réalisons beaucoup d’activités notamment de la pédiatrie » , a déploré Olivier Maizoué, responsable des programmes de MSF pour la RDC.

Selon Jérôme Alin, le chef de mission de l’organistaion, le taux de mortalité a triplé en quatre mois. Il se dit aussi « profondément troublés par le climat d’impunité qui règne aujourd’hui dans cette partie de la RDC ».

Vive réaction de l’armée de la RDC

Le territoire mis en cause par MSF est sous état de siège depuis dix mois, donc dirigé par des autorités militaires, dans le but de lutter contre l’insécurité. Aussi ces autorités n’ont pas tardé à réagir aux accusations portées par l’ONG.

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Pour le lieutenant- général Johnny Luboya Nkashama, gouverneur de la province d’Ituri, l’organisation fait du «chantage». Pour lui, ces deux localités sont désormais sous le contrôle de l’armée, ce qui favorise le retour des populations déplacées.

Il rejette également les accusations d’impunité, et rien ne justifie, pour lui, le retrait de MSF. Il rassure que les auteurs de l’attaque contre MSF sont connus à l’issue de l’enquête menée par le gouvernement. Il s’agirait des éléments de la milice Codeco.

Edoh