Un procès pour piraterie au Togo est une première pour ce pays. Mais cela n’a pas empêché le juge d’infliger de lourdes peines d’emprisonnement à 9 pirates jugées lundi 5 juillet, à la cour d’appel de Lomé. Ils ont écopé de 12 à 20 ans de prison.
Ce procès « historique » selon le ministre togolais des droits de l’homme est aussi une première dans l’espace CEDEAO.
Le procès pour piraterie au Togo
Les potentiels candidats à la piraterie au Togo et dans la CEDEAO devraient déjà se remuer les méninges. La justice togolaise n’a pas du tout été tendre avec les 10 prévenus jugés pour « piraterie maritime, violences volontaires et groupements de malfaiteurs ». Hormis le ghanéen absent de l’audience, pace qu’en fuite, les 9 autres, sept Nigérians, deux Togolais et un Ghanéen étaient bien présents.
Il leur est reproché d’avoir attaqué le tanker G-DONA 1 dans la nuit du 11 au 12 mai 2019 dans les eaux togolaises. Les pirates avaient pour ce faire, louer une pirogue au port de pêche de Lomé mais la marine togolaise avait réussi à arraisonner le navire.
A l’issue de ce procès pour piraterie au Togo, Le Ghanéen, en fuite, a écopé de 20 ans de prison, avec un mandat d’arrêt international. Un ressortissant togolais a été acquitté. Les huit autres ont été condamnés à des peines de 12 à 15 ans, avec des amendes qui varient de 25 à 50 millions de FCFA (38 000 à 76 000 euros).
Le procureur général près la Cour d’appel de Lomé Kodjo Gnambi Garba, s’est dit « satisfait du verdict ». « Il faudrait que les gens comprennent que les pirateries et les vols à main armée en mer seront punis. Et pour ces infractions de mer, nous serons intransigeants » a-t-il ajouté à la presse.
La défense ne partage pas le même sur ce procès pour piraterie au Togo. Elle s’est dite déçue et dénonce un manque de preuves.
Lire aussi: CEDEAO : Piraterie dans le golfe du Guinée, un casse-tête pour la sous-région
Des actes récurrents de piraterie
Parler de piraterie au Togo reviendrait à amenuiser le mal. En effet la piraterie est plus nocive dans le golfe de guinée, qui s’étend le long de 5.700 km de côtes en Afrique de l’Ouest.
Cette zone est devenue le théâtre d’opération de ces bandits des mers. Les attaques de navires pour enlever leurs équipages et les échanger contre rançon sont devenues très fréquentes ces dernières années et sont souvent l’œuvre de pirates originaires du sud-est du Nigeria.
Les statistiques sur la piraterie dans cette zone sont effarants. Selon un récent rapport du Bureau maritime international (BMI), en 2020, 130 des 135 enlèvements de marins recensés dans le monde, soit plus de 95 %, ont eu lieu dans le golfe de guinée.
Une centaine de transporteurs et compagnies du secteur maritime international ont, à cet effet, signé en mai à Lagos (Nigeria), une déclaration appelant à créer une coalition contre ce fléau dans le golfe de Guinée.
Esso A.
