Madagascar : premier jour du procès du coup d’Etat manqué contre Andry Rajoelina

Madagascar : premier jour du procès du coup d'Etat manqué contre Andry Rajoelina

Il s’est ouvert ce 6 décembre, à Antanarivo, capitale de Madagascar, le procès du coup d’Etat manqué contre le président. En tout, 21 personnes, dont deux français, sont accusées d’avoir tenté de renverser et d’assassiner Andry Rajoelina.

Un peu plus de quatre mois après l’arrestation des principaux suspects dans cette affaire de coup d’Etat manqué, la dernière ligne droite est enclenchée pour connaitre la vérité. En, juillet, après les interpellations, la procureure générale avait dit détenir des « preuves matérielles » sur l’existence du complot.

Deux français parmi les accusés

C’est le tribunal d’Anosy, à Antanarivo, qui a accueilli le procès du coup d’Etat manqué contre Andry Rajoelina et de diverses personnalités malgaches. Baptisé « Apollo 21 » par la justice malgache, ce complot devait être exécuté le 21 juillet dernier, avant d’être démantelé.

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Les 21 accusés sont poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs et complot en vue d’assassiner le président. Parmi ces derniers figurent deux français, Paul Maillot Rafanoharana et Philippe François. Ils sont en détention depuis leur arrestation, contrairement à d’autres accusés qui sont placés sous contrôle judiciaire.

Ces deux français qui ont comparu en compagnie de leurs épouses, clament depuis, leur innocence. Paul Maillot Rafanoharana, franco-malgache, a été même conseiller du président Rajoelina. Son avocate, Arlette Rafanomadio, avait dénoncé « un procès inéquitable », vu le peu de temps dont son équipe a disposé « pour préparer la stratégie de défense, avec un accès difficile à nos clients ».

Procès du coup d’Etat manqué, sous haute tension

Le dispositif policier, constaté par l’AFP devant le tribunal abritant le procès du coup d’Etat manqué, était impressionnant. Une soixantaine de gendarmes des forces spéciales et de policiers quadrillaient la salle. D’autres étaient en civils et portaient des fusils d’assaut.

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Même la presse n’a eu qu’un accès lointain, depuis un balcon, à l’audience publique. Mais la procureure a mis en garde, qu’aucun enregistrement, photo ou vidéo n’est autorisée sous peine de poursuites. La matinée a été presque totalement consacrée à la lecture de l’acte d’accusation par le ministère public, devant les accusés.

Pour rappel, les deux français sont des anciens de Saint-Cyr, Philippe François a même été colonel de l’armée française jusqu’en 2013. Ses camarades de promotion à Saint-Cyr ont dit être « convaincus de son innocence », dans un communiqué. Ils espèrent « la plus grande sérénité des débats et le respect des droits de la défense » dans ce procès du coup d’Etat manqué.

Edoh