Report du procès pour viols : protégé par ses partisans, Ousmane Sonko absent du tribunal

Report du procès pour viols : protégé par ses partisans, Ousmane Sonko absent du tribunal

Après plusieurs mois d’instruction, le procès pour viols contre Ousmane Sonko s’est effectivement ouvert ce mardi matin. Comme on pouvait s’y attendre, l’opposant sénégalais était absent au tribunal qui a reporté l’audience au 23 mai.

Ce procès, à l’instar de celui pour diffamation contre M. Sonko, met en ébullition ses partisans et tout le Sénégal. Depuis lundi, ces derniers affrontent les forces de l’ordre, dans une détermination à empêcher l’arrestation de leur idole. Retranché dans son fief à Ziguinchor, l’opposant dénonce une instrumentalisation de la justice pour bloquer sa candidature à la présidentielle 2024, et promet de ne pas se rendre à la justice si sa sécurité n’est pas assurée.

Report du procès pour viols

L’opposant sénégalais et candidat à la présidentielle de 2024 était censé se présenter ce matin devant une chambre criminelle à Dakar. Il devait répondre à des accusations de viols et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté. Mais Sonko, qui a toujours nié ces faits était absent, a constaté l’AFP.

Inéligibilité de Sonko: l’opposition sénégalaise se mobilise

Mais était bien présente au procès pour viols, l’accusatrice de l’opposant, Adji Sarr. « Je suis en forme. J’ai confiance. On va gagner. C’est dommage qu’après une attente de deux ans pour un procès, il (Sonko) ait fui », a déclaré la jeune employée du salon de beauté, citée par l’AFP. Était aussi présente la co-accusée de M. Sonko, et patronne du salon de beauté, Khady Ndiaye.

Au bout de quelques minutes, la Cour a ordonné le renvoi de l’affaire, la fixant sur le 23 mai prochain. M. Sonko avait reconnu être allé se faire masser pour apaiser ces douleurs de dos dans ce salon de Dakar, mais a toujours rejeté les accusations de l’employée. Pour lui ce procès pour viols ainsi que celui pour diffamation contre le ministre du tourisme Mame Mbaye Niang dans laquelle il a été condamné la semaine passée à 6 mois de prison avec sursis, sont destinés à empêcher sa candidature.

Déterminés à empêcher son arrestation

Depuis lundi, des affrontements ont lieu entre de jeunes supporters de M. Sonko et les forces de l’ordre dans la région de Dakar et à Ziguinchor (sud du pays), fief de l’opposant. Ces jeunes déterminés à empêcher qu’on vienne le prendre de force pour l’emmener au procès pour viols se sont mobilisés. Ce matin, des rues menant au domicile de M. Sonko étaient toujours bloqués par ces manifestants.

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Visages masqués, barres de métal ou cailloux à la main, ces jeunes montaient la garde aux coins de rue de la ville, ont constaté les journalistes de l’AFP. M. Sonko, s’est retranché à Ziguinchor, après le procès en appel et avait annoncé ne plus collaborer avec la justice, si sa sécurité n’est pas assurée. Il avait dénoncé une tentative d’assassinat lors d’un de ses déplacements au tribunal.

Ce procès pour viols qui vient s’ajouter à celui pour diffamation rend de plus en plus incertain la recevabilité de sa candidature. M. Sonko, 48 ans, président du parti Pastef-les Patriotes était arrivé troisième de la présidentielle en 2019. Depuis, il est devenu très populaire dans la société sénégalaise et monopolise le débat depuis deux ans. Son arrestation dans cette affaire en mars 2021 avait contribué à déclencher des émeutes qui avaient fait une douzaine de morts.

Esso ASSALIH