Indonésie: les relations sexuelles hors mariage désormais interdites et punies

Indonésie: les relations sexuelles hors mariage désormais interdites et punies

Le parlement indonésien a adopté ce mardi 6 décembre un texte interdisant les relations sexuelles hors mariage. Ce vote intervenu lors d’une réforme du Code pénal a suscité l’indignation des défenseurs des droits humains.

Le code pénal en Indonésie date de l’époque coloniale néerlandaise. Conservé par le pays lors de son indépendance en 1949, la révision de ce texte est en débat depuis des décennies. Plusieurs amendements ont été apportés au code.

Les relations sexuelles hors mariage punies

Le vice-président du Parlement indonésien, Sufmi Dasco Ahmad, a déclaré que le nouveau texte a reçu la majorité des voix en séance plénière. Cependant certains de ses nouveaux articles sont controversés notamment ceux qui criminalisent les relations sexuelles hors-mariage ainsi que la cohabitation de couples non mariés (concubinage).

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Lesdites relations sont désormais passibles d’une peine d’un an d’emprisonnement et le concubinage, six mois de prison. «Nous avons fait de notre mieux pour tenir compte des questions importantes et des différentes opinions qui ont été débattues», a déclaré le ministre de la justice Yasonna Laoly, devant le Parlement.

Selon un porte-parole du comité de rédaction du projet, Albert Aries, cette réforme est destinée à protéger l’institution du mariage. Et pour éviter les abus de ce texte, il est prévu que la dénonciation des relations sexuelles prémaritales et extramaritales ne pourront être faites que par le conjoint, les parents ou les enfants, ajoute M. Aries. Le texte voté sera applicable dans trois ans, mais d’abord, il doit être signé par le président.

Atteinte aux libertés civiles

Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé ce texte comme un recul des libertés et un glissement vers le fondamentalisme. Alors que l’Indonésie est reconnu pour sa tolérance religieuse, reconnaissant cinq religions officielles en plus de l’islam majoritaire.

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Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie, a confié à l’AFP que «l’adoption du projet de loi sur le code pénal constitue clairement un recul dans la protection des droits civils».

Des opposants à cette réforme se sont également mobilisés lundi pour faire entendre leurs voix. Le chef de la commission parlementaire qui a supervisé les délibérations sur le texte, a invité ces manifestants à plutôt «déposer un recours judiciaire auprès de la cour constitutionnelle».

Esso A.