Ouganda : dénonciation du soutien de la France aux projets de Total

Ouganda : dénonciation du soutien de la France aux projets de Total

Le groupe Total est critiqué pour ses activités en Ouganda. Mais pire encore, il bénéficie du soutien de la France. Tel est l’objet d’un rapport publié aujourd’hui par trois Organisations Non Gouvernementales (ONG).

La compagnie pétrolière française Total est présente dans beaucoup de pays africains. Elle est régulièrement décriée pour l’impact de ses activités sur l’environnement. Mais aussi pour son non-respect des droits humains. Pour la survie de ses activités, le groupe bénéficie de multiples soutiens dont celui, particulièrement décrié, de la France.

Total épinglée par des ONG

Les Amis de la Terre France, l’Observatoire des Multinationales et Survie, ont publié un rapport ce jeudi 14 octobre 2021. Ces trois associations y dénoncent « les impacts dévastateurs sur les droits humains et l’environnement des projets Tilenga (extraction pétrolière) et EACOP (oléoduc géant) de Total en Ouganda et Tanzanie ».

Lire aussi: Projet gazier de Total au Mozambique: le président Nyusi rassure

Or, accusent ces associations, «il n’y a pas que la major pétrolière qui ne tient aucunement compte des nombreuses alertes de la société civile et des scientifiques ». L’Etat français également « met tous ses moyens au service de Total pour que ces projets néfastes aboutissent ». Ce qui est contradictoire avec ses discours en faveur des droits humains et du climat.

Lesdits projets se heurtent à la résistance des populations locales et « ont été dénoncés par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU ». En mai 2021, Emmanuel Macron a adressé une lettre à son homologue ougandais pour le féliciter de sa réélection et exprimer son souhait que ces projets voient rapidement le jour.

Les méthodes de Total

Les trois ONG expliquent comment l’Etat français fait le jeu de Total en Ouganda. C’est à travers une « machinerie des portes tournantes », c’est-à-dire « des allers-retours de hauts fonctionnaires entre Total et différents ministères et institutions clés » que s’opèrent la magie.

Lire aussi: Nigéria : épinglée, la compagnie Shell accepte de verser 95 millions d’Euros de compensation

En effet, la compagnie « débauche d’anciens hauts fonctionnaires et responsables politiques, ou bien au contraire encourage ses cadres à retourner dans la fonction publique ». Le but étant d’entretenir la confusion entre les intérêts du groupe et de ses actionnaires et ceux de la France. Des institutions publiques participent volontiers à ce jeu.

Le rapport met en cause des institutions tels que l’Élysée, le ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de France en Ouganda, Bpifrance, l’Agence Française de Développement, la Caisse des dépôts et consignations, l’Agence des participations de l’État et l’armée. « La proximité » de l’ambassadeur de France à Kampala avec le groupe pétrolier, et « l’omniprésence » de Total au sein de la communauté française en Ouganda participe également à soutenir les activités du groupe.

Kylian B.