Violences en Afrique du Sud : toutes les raisons sont bonnes pour piller, constate la police

Violences en Afrique du Sud , toutes les raisons sont bonnes pour piller, constate la police

Déjà quatre jours que des violences en Afrique du Sud ont éclaté. La raison principale est l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma. Le bilan fait état de dix morts et plusieurs commerces vandalisés. Des scènes qui deviennent habituelles en Afrique du Sud ou la moindre étincelle provoque chaos et pillages. L’armée a été appelé en renfort.

L’incarcération de Jacob Zuma a donné lieu à des manifestations pour réclamer sa libération. Mais, très vite, ces manifestations ont laissé place à des scènes de pillage.

Les nouvelles violences en Afrique du Sud

Ces nouvelles violences en Afrique du Sud ont éclaté en pays Zoulou d’où est originaire Jacob Zuma. Depuis, l’agitation a gagné les quartiers déshérités de Johannesburg et à ces violences se sont ajoutés les traditionnels pillages des centres commerciaux et autres magasins.

Un porte-parole de la police a dénoncé un chaos de « criminels et d’individus opportunistes » ciblant centres commerciaux et magasins. Ces derniers emportent téléviseurs géants, nourriture, matelas, réfrigérateurs. Des courses poursuites s’engagent entre les forces de l’ordre et les pilleurs dont 219 ont déjà été interpellés selon le dernier bilan disponible.

Lundi, le centre de Johannesburg présentait un paysage désolé de vitres brisées et de carcasses de voitures brûlées. Les télévisions locales montraient même des images de personnes sortant d’un centre commercial en poussant des caddies archi-remplis de marchandises volées.

Ces scènes se sont répétées à Soweto, en début d’après-midi tout comme dans le township de Katlehong, dans l’Est de Johannesburg. Certains magasins et stations d’essence sont restés fermés par précaution.

Le président Cyril Ramaphosa a souligné le caractère inédit de ces violences en Afrique du Sud, estimant que si les « frustrations et la colère » exprimées ont des « des racines politiques », « aucune cause ne peut les justifier ». Il a promis de restaurer « le calme et la stabilité ».

Lire aussi: Soudan: l’imminence des violences après la découverte de fosses communes du génocide au Darfour

Les causes lointaines des violences et pillages

L’histoire des violences en Afrique du Sud ne cesse de se répéter. Déjà en 2008, sur fond de xénophobie, des violences suivies de pillages ont embrasé le pays. Ces mêmes scènes se sont répétées en 2015 après qu’un jeune garçon de 14 ans ait été abattu par un commerçant somalien alors qu’il tentait de dévaliser son magasin. Une vague de colère s’est emparé des sud-africains qui ont procédé à des pillages en masse.

Les dernières en date sont celles de 2019 où toujours sur fond de xénophobie, de nombreux magasins gérés par des étrangers ont été vandalisés. Il leur était reproché de priver les autochtones de leur travail. Et toutes ces violences en Afrique du Sud emportent toujours des vies humaines.

La raison cachée de ces violences et pillage est surement le chômage. Selon les données officielles publiées en juin, le taux de chômage en Afrique du Sud est de 32,6% de la population active. Mais le chômage en Afrique du Sud a toujours été décrié et la misère frappe de plein fouet les populations locales.

Le monde du travail sud-africain souffrait déjà des difficultés liées à l’inadéquation du système d’apprentissage aux besoins réels et au manque de souplesse de la législation en la matière, selon agenceecofin.com.

C’est surement cette situation de misère qui conduit la population, surtout noire, à exacerber une crise, aussi petite soit-elle, pour en faire une occasion de pillages des centres commerciaux et magasins. C’est ce mal qui se répète cette fois encore et qui se répètera si des politiques adéquates ne sont pas mises en œuvre pour soulager cette population.

En attendant les violences en Afrique du Sud continuent avec leur lot de décès, de pillages et d’arrestations.

Esso A.

Lire aussi: Violences à Kampala, la société civile et la police s’accusent mutuellement