Guy-victoire Kanikatoma SANBENA
Expert ès qualités en Gestion des Projets Agrée près es cours et tribunaux du Togo
Consultant en Communication institutionnelle

En gestion de la Covid 19 au Togo, tout se passe sans bruit. « La bouche qui parle beaucoup n’est pas forcement celle qui connait » dit-on souvent. Ce dicton assez évocateur illustre à suffisance la posture de l’executif togolais dans sa gestion des affaires publiques en général et en particulier celle de la riposte contre la pandémie de la Covid-19.

Comme nous avions eu à l’évoquer dans notre précédente tribune, le Togo, n’en déplaise aux détracteurs, reste et demeure l’un des pays qui sert de référence en matière de lutte contre la pandémie. Et c’est d’ailleurs, ce que confirme le classement publié par Institut Lowy. Suivant ce classement, le Togo occupe la première place en Afrique de l’Ouest et deuxième au niveau continental en matière de gestion de la crise.

Ces résultats attestent sans commune mesure les efforts et les mesures prises par le Togo pour contenir à temps la propagation de la pandémie. Bref, ce n’est pas le fait du hasard.
De l’organisation de la riposte à la proactivité des autorités gouvernementale en passant par les mesures drastiques prises, tout a été bien muri et coordonné de façon très efficace.

L’Organisation stratégique et les mesures de gestion de la Covid 19 au Togo

Parmi les dates qui ont le plus retenu l’attention de tous les togolais, figure celle du 1er avril 2020, relative à la mise en place de la Coordination nationale de gestion de la riposte au Covid-19. (CNGR). Cet organe de lutte contre la Covid 19 au Togo, placé sous l’autorité du président de la République est l’échelon intermédiaire entre le Comité de crise, présidé par lui, et les différents ministères engagés dans la riposte.

Stratégiquement, les membres de ce comité ont été choisis en raison de leurs compétences avérées. Si l’on confie la gestion d’une mission si délicate à un  » médecin militaire « , c’est pour avoir bien mesuré l’ampleur de la menace qui exige plus de rigueur et d’autodiscipline. « Aucun écart ne sera toléré », avait lancé le locataire de la Marina. Il s’agit pour lui de mener une véritable bataille, une guerre contre le coronavirus. Dans cette optique, il faut s’armer avec une équipe forte et expérimentée.

Au-delà de cette gestion stricte de la Covid-19 au Togo, le pays est allé plus loin pour annoncer des mesures drastiques tout en tenant compte de la situation sociale des couches les plus vulnérables. Ceci, dans le souci d’éviter à la famine de faire plus de victime que le virus.

Au rang des mesures sanitaires, il suffit de se rendre à l’aéroport international Lomé Tokoin pour s’en convaincre. Que ce soit à l’arrivée ou au départ, le dispositif sanitaire est si rigoureux que certains voyageurs de la zone ouest africaine se plaignent. Toutefois, étant donné que le virus continue sa propagation, ces plaintes n’ont pas reçu d’écho favorable.

Au contraire, c’est dans une dynamique de renforcement des dispositifs que s’inscrit le Togo. Par ailleurs, ce qui est impressionnant, c’est le silence dans lequel ce travail efficace se fait. Bref, contrairement à ceux qui se donnent le plaisir de vanter leurs dispositifs, le Togo a préféré toujours surprendre.

Entre autres mesures sanitaires, contrairement aux autres pays de la sous-région, on cite le port du cache nez au Togo, qui a été rendu obligatoire. C’est donc dire que ce n’est pas une option et tout un déploiement de corps habillés s’emploient au respect de cette mesure. Des chekpoints réguliers sont créés.

Pour ce qui concerne les mesures sociales, on cite entre autres, le lancement d’un programme de transferts monétaires pour les couches les plus vulnérables dénommé « Novissi ». A cela, s’est ajoutée la gratuité de l’eau et de l’électricité pour les tranches sociales sur une certaine période.

Au plan économique, un Fonds National de solidarité et de relance économique de 400 milliards de francs CFA a été créé. Un soutien a également été accordé aux PME-PMI avec des allègements de mesures fiscales.

La force spéciale anti covid-19 créée pour assurer un respect continu des mesures barrières contribue efficacement à la lutte. Un petit tour dans la capitale ou à l’intérieur du pays suffit pour constater la réalité. Dans cette même lancée et pour consolider les acquis, un Groupe mixte de surveillance remplace la Fosap.

Plusieurs reformes multisectorielles avaient été déjà engagées par le Togo bien avant l’arrivée de la pandémie. Ce qui a permis d’amoindrir l’impact sur les populations.

Les reformes pré Covid 19  et la proactivité au Togo

Si le Togo, malgré l’état peu reluisant de ses infrastructures sanitaires a pu résister à la crise, cela est en partie dû aux réformes engagées avant la pandémie. C’est l’option faite par le pays d’assainir son climat des affaires. La dématérialisation de certains services constitue un avantage supplémentaire.

Depuis 2019, la déclaration et le paiement d’impôts, taxes et des certains cotisations sociales se font en ligne. Cette dématérialisation concerne aussi les facilités relatives à l’exécution des contrats, le commerce transfrontalier, la création d’entreprise et le transfert de propriété. Le Togo reste l’un des pays les plus avancés dans la sous-région en matière de dématérialisation des services publics.

Aujourd’hui, c’est la course aux vaccins anti covid qui sont non seulement des armes diplomatiques mais aussi économiques. Le Togo comme la plupart des Etats africains a adhéré l’initiative Covax de l’OMS. Cette adhésion à cette initiative mondiale ne l’a pas empêché de développer sa propre stratégie en vue d’avoir accès à d’autres sources de fourniture de vaccins.

Alliant discrétion et efficacité, le gouvernement togolais reste très attaché à la santé de ses populations C’est dans le silence qu’il intensifie des actions allant dans ce sens. Si tous les regards sont tournés vers fin septembre pour l’obtention d’une solution, rien n’empêche l’exécutif togolais de revirer la situation avant la date indiquée. Ses détracteurs parleront de farces, mais iront quand même se faire vacciner.

D’ores et déjà, même si la gestion des vaccinations est un case tête dans les nations disposant des infrastructures sanitaires très développées, au Togo, l’on anticipe déjà. Si bien diriger c’est prévoir, l’on pourrait accorder au Togo cette capacité d’anticipation que reflète le classement gestion Covid-19 de l’institut Lowy.

Le Togo continuera de surprendre l’Afrique de l’ouest par sa vitesse de réaction et l’avenir nous en dira plus.

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