Exploitation minière: grosse bagarre entre chinois et australiens autour de la bauxite du Cameroun

Exploitation minière: grosse bagarre entre chinois et australiens autour de la bauxite du Cameroun

Des gisements de bauxite du Cameroun sont, depuis quelques mois, au coeur d’une vive tension opposant deux firmes, chinoise et australienne, mais aussi des autorités du pays.

La bauxite est un minerai qui intervient largement dans la production de l’aluminium. Le Cameroun en dispose abondamment, dans sa partie septentrionnale. Et c’est l’attribution de l’exploitation de deux de ces gisements qui opposent les deux firmes. Duel alimenté par des responsables du domaine.

Problème de renouvellement de contrat

Selon les informations du site Investir au Cameroun, la société Camalco, filiale locale de la junior-minière australienne Canyon Resources, est titulaire de trois permis d’exploitation de la bauxite du Cameroun. Sur les gisements de Minim-Martap, Ngaoundal et Makan. Ces permis obtenus depuis le 18 juillet 2018, ont une validité de « 3 ans non renouvelables ».

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Ces permis d’exploitation des gisements de bauxite du Cameroun était donc arrivés à expiration en juillet 2021. Aussi selon une source au sein de la société, elle a introduit depuis juin « auprès du ministère une demande de prorogation des permis sur les gisements de Makan et de Ngaoundal pour poursuivre les travaux».

Mais entre temps, l’Etat du Cameroun a créé en 2020, la société nationale des mines (Sonamines), pour representer ses intérêts dans le secteur minier. C’est elle qui, sans attendre la décision gouvernementale sur la demande de Canyon Resources, a introduit ses propres demandes de permis sur ces mêmes gisements. Elle a, dans la foulée, signé le 18 février 2022 un Mémorandum d’entente (MoU), avec la société chinoise CREC 5, pour l’exploitation de ces deux gisements de bauxite du Cameroun.

La bataille autour de la bauxite du Cameroun se généralise

La signature du MoU entre la Sonamines et la firme chinoise a été accompagnée de la mise en place des industries connexes. Ce qui n’a pas empêché le ministère des mines d’intervenir. En effet, le ministre Gabriel Dodo Ndoké, a signé le 21 février, une décision annulant ce MoU. Décision qui a été lue sur les antennes de la radio publique.

Bauxite

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Pour le ministre des mines, l’acte de la Sonamines viole «la législation minière camerounaise en matière d’attribution des titres miniers», et autres contrats y afférents qui sont des «prérogatives exclusives de l’Etat ». Ce à quoi répondent les responsables de la Sonamines pour qui, la societé est « entité autonome », et non « une direction du ministère des Mines ».

Et donc la signature de ce MoU fait partie de ses prérogatives en tant que entreprise publique. Mais selon notre source, cette rivalité n’est que la partie émergée de la bataille que se livrent les deux entreprises pour l’exploitation de la bauxite du Cameroun. Bataille relayée par le ministère des mines et la Sonamines qui ont des divergences de vue dans les négociations avec l’australien Canyon Resources. La Sonamines avait accusé le ministère de complaisance envers la junior-minière australienne.

Edoh