L’assassinat de dirigeants politiques a souvent bouleversé le cours de l’histoire. Aux États-Unis, plusieurs présidents ont été victimes d’attentats, certains fatals, d’autres non. L’ex-président américain Donald Trump, blessé à l’oreille, a échappé samedi 13 juillet à une tentative d’assassinat lors d’un meeting électoral à Butler, en Pennsylvanie. Cet événement, survenu en pleine campagne électorale pour l’élection de novembre, rappelle de terribles souvenirs, notamment l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas en 1963.
Depuis le 19e siècle, les États-Unis ont été marqués par une violence extrême à l’encontre de leurs présidents. Quatre présidents ont été assassinés durant leur mandat, tandis qu’un tiers ont été la cible de tentatives d’assassinat. Malgré une accalmie de 43 ans sans incidents mortels, ces événements tragiques ont profondément marqué l’histoire politique américaine. Voici un aperçu historique de ces événements marquants.
Tentative d’assassinat contre Andrew Jackson
Septième président des États-Unis, Andrew Jackson fut la première cible d’une tentative d’assassinat. Le 30 janvier 1835, alors qu’il quittait les funérailles du représentant Davis au Capitole à Washington, Richard Lawrence, un peintre en bâtiment au chômage originaire d’Angleterre, tenta de tirer sur lui.
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Lawrence pointa son pistolet vers le président, mais l’arme s’enraya. Il sortit alors un deuxième pistolet, qui s’enraya également. Enragé, Jackson attaqua Lawrence avec sa canne, et les témoins présents désarmèrent l’assaillant. Souffrant de psychose et se croyant être le roi Richard III d’Angleterre, Lawrence fut déclaré non coupable pour irresponsabilité mentale et interné à vie dans un établissement psychiatrique.
L’assassinat du président Abraham Lincoln
Trente ans après la tentative sur Jackson, Abraham Lincoln devint le premier président américain assassiné. Le 14 avril 1865, quelques jours après la fin de la guerre de Sécession, Lincoln assistait à une représentation de la pièce « Our American Cousin » au théâtre Ford à Washington. John Wilkes Booth, un acteur connu et opposant farouche à la politique de Lincoln et à l’abolition de l’esclavage, tira sur le président dans sa loge. Lincoln succomba à sa blessure dès les premières heures du lendemain, marquant profondément la nation.
James A. Garfield tué par un avocat mécontent
Le 2 juillet 1881, moins de quatre mois après le début de son mandat, James A. Garfield, 20e président des États-Unis, fut abattu dans une gare de Washington par Charles J. Guiteau. Guiteau, un avocat frustré de ne pas avoir obtenu un poste d’ambassadeur, tira sur Garfield à bout portant. Le président succomba à ses blessures onze semaines plus tard, le 19 septembre 1881, en grande partie à cause de soins médicaux inadaptés. Bien que la folie de Guiteau ait été examinée, il fut reconnu coupable de meurtre et pendu en juin 1882.
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William McKinley tué par un anarchiste

Le 6 septembre 1901, alors qu’il visite l’exposition panaméricaine de Buffalo, William McKinley, 25ème président des États-Unis, est touché à deux reprises par un anarchiste, Leon Czolgosz, fils d’émigrants polonais. D’abord, le président semble se remettre de ses blessures, mais son état se détériore rapidement et il décède le 14 septembre.
Leon Czolgosz explique qu’il a tué McKinley « par devoir ». Il est exécuté en octobre 1901 sur la chaise électrique. Après cet assassinat, Theodore Roosevelt, qui prend la succession de McKinley, fait voter une loi interdisant l’entrée des anarchistes sur le territoire américain. Le Congrès confie officiellement au Secret Service la protection rapprochée des présidents.
Tentative ratée contre Theodore Roosevelt
En pleine campagne présidentielle, le 14 octobre 1912, Theodore Roosevelt est victime d’une tentative d’assassinat. Il est atteint par une balle de revolver tirée à bout portant par John Flammang Schrank, un gérant de saloon atteint de démence. Schrank pense que le fantôme du président McKinley lui a ordonné de tuer Roosevelt.
Roosevelt, constatant qu’il ne tousse pas de sang, conclut que la balle n’a pas atteint son poumon et refuse de se rendre immédiatement à l’hôpital. Des examens ultérieurs montrent que la balle s’est logée dans le muscle thoracique sans pénétrer la plèvre. Les médecins jugent qu’il est moins risqué de laisser la balle en place que d’essayer de l’enlever. Roosevelt garda donc cette balle dans son corps pour le reste de sa vie.
Franklin D. Roosevelt, manqué de peu par un anarchiste
Le 15 février 1933, peu après son élection, Franklin D. Roosevelt est visé par Giuseppe Zangara, un anarchiste italien, alors qu’il prononce un discours à Bayfront Park, Miami, Floride. Zangara tire depuis la foule, mais manque sa cible. Il réussit cependant à tirer cinq coups de feu avant d’être maîtrisé, touchant cinq personnes, dont le maire de Chicago Anton Cermak, qui succombe à ses blessures trois semaines plus tard. Zangara est exécuté par électrocution en mars de la même année.
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John Fitzgerald Kennedy, le 35ème président des États-Unis, fut assassiné à Dallas, au Texas, le 22 novembre 1963. Âgé de seulement 46 ans, Kennedy était en pleine jeunesse et au sommet de sa carrière politique. À 12h30, alors que sa limousine présidentielle avançait dans les rues bondées de Dallas, des coups de feu retentirent. Kennedy s’effondra, mortellement blessé, aux côtés de sa femme Jackie. Il fut déclaré mort à 13h00 à l’hôpital.
En 1964, la Commission sur l’assassinat de JFK conclut que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine ayant vécu en Union Soviétique, avait agi seul. Cette conclusion rejette l’hypothèse d’un complot, bien que cette idée persiste encore aujourd’hui.
L’assassinat de Robert Francis Kennedy
Le frère de JFK, Robert Francis Kennedy, connu sous le nom de RFK, fut lui aussi victime d’un assassinat. Candidat à l’élection présidentielle, il fut abattu à l’Ambassador Hotel de Los Angeles le 6 juin 1968, à l’âge de 42 ans, durant sa campagne électorale.
Gerald Ford : Lynette Fromme et Sara Jane Moore
Le 5 septembre 1975, le président Gerald Ford échappa à une tentative d’assassinat à Sacramento, en Californie. Lynette Fromme, une adepte de Charles Manson, tenta de tirer sur le président mais son arme se bloqua. Fromme fut condamnée à 34 ans de prison.
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Le 22 septembre de la même année, Gerald Ford fut à nouveau visé, cette fois à San Francisco. Sara Jane Moore tira deux coups de feu, sans succès. Elle voulait provoquer une révolution violente pour changer l’Amérique et fut condamnée à 32 ans de prison.
Ronald Reagan : l’attaque du 30 Mars 1981
Ronald Reagan, le 40ème président des États-Unis, fut visé par une tentative d’assassinat le 30 mars 1981, seulement 69 jours après le début de sa présidence. Après une allocution à l’hôtel Hilton de Washington, John Hinckley, fasciné par les armes, tira six balles et toucha quatre personnes, dont le président.
Reagan fut atteint au flanc gauche, souffrant d’une perforation du poumon et d’hémorragies internes, mais il récupéra rapidement. L’enquête révéla que Hinckley, issu d’une famille aisée, souffrait de troubles mentaux. Obnubilé par l’actrice Jodie Foster, il espérait l’impressionner par cet acte historique. Hinckley fut interné dans un établissement psychiatrique jusqu’en 2015.
Ces assassinats et tentatives d’assassinat ont non seulement marqué l’histoire américaine, mais ont également eu des répercussions profondes sur la politique et la société américaines. Ils nous rappellent la fragilité de la vie et la violence qui peut parfois émaner de motivations personnelles ou politiques complexes.
Steven Edoé Wilson