Lomé : Faure Gnassingbé appelle à un « sursaut africain » pour une nouvelle doctrine de la dette

0
conférence sur la dette

À l’ouverture de la première Conférence de l’Union Africaine sur la dette, le président du Conseil de la République Togolaise, Faure Gnassingbé, a plaidé pour une refonte des règles internationales en matière d’endettement. Il appelle les pays africains à définir une stratégie commune, fondée sur la souveraineté, la solidarité et l’investissement stratégique.

Réunis à Lomé du 12 au 14 mai 2025, les chefs d’État et experts africains se penchent sur l’un des défis les plus pressants du continent : la dette publique. À cette occasion, Faure Gnassingbé a prononcé un discours offensif dans lequel il a remis en cause les fondements actuels du système financier international. Il propose une nouvelle doctrine africaine sur le sujet, centrée sur l’investissement pour le développement et la stabilité.

Une dette devenue insoutenable et une grille d’analyse à revoir

Sécurité en Afrique : les institutions en place, dépassées par la situation selon Faure Gnassingbé

Pour le dirigeant togolais, la dette n’est plus une menace théorique, mais une réalité tangible. Plus de vingt pays africains sont aujourd’hui en détresse ou à haut risque de surendettement. Et pourtant, souligne-t-il, « ce n’est pas une fatalité économique, mais le produit d’un système conçu ailleurs ».

Il dénonce des critères de viabilité budgétaire rigides, inadaptés et « contre-productifs », qui « brident notre capacité à investir dans l’avenir » et punissent les pays qui prennent des risques pour leur développement. Faure Gnassingbé appelle à « passer d’une logique de surveillance à une logique de confiance » et à réviser les outils d’évaluation utilisés par les institutions financières internationales.

Le PCM togolais a insisté sur la nécessité d’intégrer des critères qualitatifs, comme la rentabilité sociale des investissements ou leur impact sur la résilience climatique, dans l’analyse de la soutenabilité de la dette.

Investir pour la paix et affirmer une doctrine africaine

Conférence de l’Union africaine sur la dette

Lire aussi : Sommet AFIS 2023 : le président Faure Gnassingbé dénonce la perception négative dont souffre l’Afrique

Un autre point central du discours est le lien entre dette et sécurité. Faure Gnassingbé a martelé qu’« on ne peut pas exiger la paix sans autoriser de la financer ». Selon lui, les dépenses sécuritaires devraient être reconnues comme prioritaires, car elles garantissent la stabilité indispensable au développement.

Enfin, il a lancé un appel clair à l’unité africaine. Il prône l’élaboration d’une doctrine commune de la dette et la création de mécanismes régionaux plus solides. « L’Afrique n’est pas en quête d’assistance, elle est en quête de marges de manœuvre », a-t-il déclaré.

Le PCM togolais a conclu son discours d’ouverture sur un souhait : faire de la conférence de Lomé un tournant stratégique pour la souveraineté budgétaire du continent.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici