Alors que le Texas pleure plus de 100 morts après des inondations dévastatrices, une polémique enfle sur la responsabilité du gouvernement fédéral. En ligne de mire les coupes budgétaires imposées par Donald Trump à l’agence nationale météorologique, soupçonnées d’avoir affaibli les prévisions et retardé les alertes.
Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2025, des pluies diluviennes se sont abattues sur l’Etat du Texas, au sud des Etats-Unis provoquant des inondations meurtrières. Selon les autorités locales, près de 300 millimètres/heure de précipitations soudaines sont tombées faisant monter le niveau du fleuve Guadalupe, traversant la région, d’environ, de 8 mètres en seulement 45 minutes.
Texas en deuil, la politique de Trump incriminée
Le Texas pleure ses morts. Plus de 100 victimes sont dénombrées après les incendies meurtrières du week-end, selon un bilan publié lundi par les autorités locales. « Le Texas est en deuil. La douleur, le choc de ce qui s’est passé ces derniers jours ont brisé le cœur de notre État », a déclaré lors d’une conférence de presse le sénateur texan Ted Cruz.
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A l’heure du bilan, plusieurs responsables locaux ont mis en cause le National Weather Service (NWS), l’agence chargée de prévenir la population en cas d’alertes météorologiques et hydrologiques. Il lui est reproché d’avoir sous-estimé les précipitations et compromis la réponse des services de secours. Les prévisions initiales de pluie n’ont « rien à voir » avec ce qui est réellement tombé s’est plaint vendredi, le chef de la division de la gestion des urgences du Texas, Nim Kidd.
« Les prévisions étaient clairement erronées » a renchérit un responsable municipal de Kerrville, Dalton Rice ; la quantité de pluie tombée étant « le double de ce qui était anticipé ». En effet, depuis 2025, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui chapeaute le NWS, a perdu près de 10 % de ses effectifs après les licenciements décidés par Trump dans le cadre de son « projet 2025 ». Pour les critiques, les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux ont porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes.
La Maison Blanche se défend
Donald Trump qui prévoit se rendre au Mexique ce vendredi, a estimé que ces inondations étaient « une catastrophe comme l’on n’en a pas vu en 100 ans ». Le président a signé pendant le week-end une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas les moyens du gouvernement fédéral. La Maison Blanche, a de son côté, fustigé le lien de causalité entre les coupes budgétaires et la catastrophe, évoqué par une partie de l’opinion.
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« Tenir le président Trump pour responsable de ces inondations est un mensonge odieux, qui n’a aucun sens en cette période de deuil national », a dénoncé lundi la porte-parole Karoline Leavitt devant les journalistes. Les experts abondent dans le même sens en estimant qu’un lien entre les coupes budgétaires et le lourd bilan n’est pas évident. Parce que le Texas reste relativement bien doté en personnel et en équipements pour « émettre des prévisions et des alertes en temps voulu avant la tempête », a déclaré auprès de NBC News, Tom Fahy, directeur législatif du syndicat représentant les employés de la NWS.
Plusieurs météorologistes indépendants ont également défendu le travail de leurs confrères de la NWS, affirmant que l’agence avait correctement alerté sur les risques mais ne pouvait pas prévoir l’intensité extrême du phénomène. Pour les météorologues, cette tragédie résulte d’une conjonction de facteurs défavorables : intensité exceptionnelle de la tempête, heure nocturne et zones touristiques bondées.
Toutefois, selon l’ancien patron de la NOAA Rick Spinrad, la baisse des financements et donc des ressources, « compromettra la préparation aux catastrophes à venir ».






