La scène diplomatique internationale est marquée ce mercredi par la première visite Ahmed al-Charaa, le président syrien par intérim, à Moscou depuis la chute de Bachar al-Assad. Une rencontre cruciale avec Vladimir Poutine, dans un contexte géopolitique tendu.
Depuis sa chute en décembre 2024, l’ancien président syrien Bachar al-Assad bénéficie de l’asile en Russie. Le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa, quant à lui, n’a pas caché son intention de lui demander des comptes pour les crimes de guerre dont l’accuse la justice syrienne.
Ahmed al-Charaa aura-t-il l’extradition de Bachar al-Assad ?
Arrivé à Moscou en début d’après-midi, Ahmed al-Charaa a entamé une visite officielle visant à redéfinir les relations syro-russes. Mais au-delà de la coopération économique ou militaire, l’extradition de Bachar al-Assad constitue un des points névralgiques de cette rencontre. Selon une source gouvernementale syrienne relayée par l’AFP, le président par intérim entend formellement demander la remise de l’ancien dirigeant et de ses proches, réfugiés en Russie depuis leur fuite de Syrie.
Le nouveau dirigeant syrien avait d’ailleurs déclaré lundi, que que son gouvernement utiliserait tous les moyens juridiques à sa disposition pour demander des comptes à l’ancien dirigeant Bachar al-Assad, sans pour autant entrer en conflit avec la Russie, qui l’héberge actuellement. Et cette dernière semble peu disposée à accéder à une telle demande. Moscou justifie l’accueil d’Assad par des raisons « humanitaires », selon les propos du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.
Une extradition compromettrait non seulement sa crédibilité internationale en tant que protecteur d’alliés stratégiques, mais aussi ses engagements implicites envers d’autres régimes sous sa tutelle. Le Kremlin reste ainsi particulièrement silencieux sur cette question. La présence de Bachar al-Assad en Russie, bien que tenue discrète, suscite des tensions croissantes.
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Un mandat d’arrêt a été émis fin septembre par un tribunal syrien pour meurtre avec préméditation et torture, et les autorités syriennes affirment vouloir utiliser toutes les voies légales internationales pour obtenir l’extradition de l’ancien président. Malgré ces différends, les liens séculaires entre les deux pays restent solides.
Ahmed al-Charaa avait d’ailleurs révélé dans une interview rendue publique le 12 septembre, que . « La Russie est restée à l’écart du combat (…) dans le cadre d’un accord conclu entre nous », lors de l’offensive de ses forces en décembre dernier. Les relations diplomatiques et commerciales son donc au beau fixe entre les deux pays. Et à l’issue de la rencontre d’aujourd’hui, le dirigeant syrien a déclaré vouloir « redéfinir » les relations Damas-Moscou, tandis que Vladimir Poutine a salué les liens « profonds » entre les deux pays.
