Condamné à mort par contumace pour trahison et crimes de guerre, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, signe un retour sur la scène politique. Il a rassemblé plusieurs figures de l’opposition à Nairobi, dans une tentative de structurer la résistance contre le régime en place.
Resté silencieux depuis sa condamnation fin septembre par la justice militaire congolaise, Joseph Kabila a fait une réapparition très médiatisée à Nairobi. L’ancien chef d’État, qui avait quitté la RDC en 2023, a présidé un conclave regroupant divers opposants politiques. Une initiative qui relance le débat sur la situation politique congolaise et les tensions croissantes avec le pouvoir actuel.
Joseph Kabila organise la résistance face à Tshisekedi
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Réuni les 14 et 15 octobre dans la capitale kényane, un groupe d’opposants congolais, emmené par Joseph Kabila, a lancé un nouveau front politique baptisé « Mouvement sauvons la RDC ». Parmi les participants figuraient des personnalités condamnées ou marginalisées par le régime, comme l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo ou le militant Bienvenu Matumo. L’initiative vise dénoncer une dérive autoritaire et appeler à une mobilisation nationale.
Les participants ont pointé du doigt la montée de l’insécurité, la présence de forces étrangères sur le territoire congolais, et la « dictature » qu’ils imputent au président Félix Tshisekedi. Dans leur déclaration, ils ont appelé à « résister » et à rejeter les décisions de justice jugées arbitraires. Joseph Kabila, de son côté, s’est affirmé comme un leader prêt à « jouer sa partition » dans cette recomposition de l’opposition.
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Kinshasa a vivement réagi à cette rencontre, accusant Nairobi de devenir une base arrière de la contestation. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé un « regroupement de fugitifs » animé par la nostalgie du pouvoir. Il a également évoqué des complicités avec les « agresseurs » de la RDC, en référence implicite au M23, groupe armé actif dans l’est du pays et lié à la condamnation de Joseph Kabila.
Accusé de collusion avec le M23, Joseph Kabila a vu son procès se dérouler en son absence. Le groupe rebelle, soutenu par le Rwanda, a récemment gagné du terrain dans le Nord-Kivu. La présence de Kabila à Goma début 2025, en pleine avancée du M23, avait déjà semé le trouble sur ses intentions réelles. Cette récente initiative politique à Nairobi vient renforcer les suspicions du régime.
