Alors que le Pérou traverse une grave crise sécuritaire, le président par intérim José Jeri a exclu toute démission ce jeudi. Son pouvoir fait face à une contestation populaire croissante due à la flambée de la violence du crime organisé dans la capitale.
La situation au Pérou s’envenime. Les manifestations dans le pays alimentées par l’essor du crime organisé, se sont intensifiées depuis la destitution de Dina Boluarte en octobre 2025. Ces contestations ont fait un mort et plusieurs blessés ce mercredi. Le gouvernement envisage des mesures d’exception pour tenter de reprendre le contrôle.
José Jeri rejette toute démission
Pérou : des milliers de manifestants en route vers la capitale, défiant l’état d’urgence
Le gouvernement de transition du Pérou envisage de décréter l’état d’urgence en réponse à une situation devenue hors de contrôle. La capitale péruvienne, peuplée de 10 millions d’habitants, a été le théâtre de heurts meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre le mercredi 15 octobre. Un jeune rappeur, Eduardo Ruiz, a été tué par un policier lors d’une mobilisation. En parallèle, plus de 100 personnes ont été blessées, dont de nombreux policiers.
En réaction, les autorités ont annoncé vouloir déclarer l’état d’urgence; « au moins dans la métropole de Lima », a déclaré à la presse le chef du gouvernement de transition Ernesto Alvarez ce jeudi. Il s’agira de déployer l’armée dans les rues; et l’instauration d’un couvre-feu n’est pas exclu. Ernesto Alvarez, a confirmé qu’aucune date n’était encore fixée, mais les préparatifs sont en cours. Ces mesures d’exception visent à endiguer une crise sécuritaire qui affecte gravement le quotidien des citoyens.
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Jeudi devant le Congrès, le président José Jeri a demandé des pouvoirs spéciaux pour légiférer rapidement sur des mesures de sécurité. Il souhaite notamment intervenir dans le système carcéral, d’où sont coordonnées de nombreuses opérations d’extorsion. « Le problème principal, c’est la sécurité », a-t-il affirmé devant les parlementaires. Les manifestations de mercredi à Lima à l’appel du mouvement « Génération Z », ont été les plus violentes depuis le début de la mobilisation.« Qu’ils s’en aillent tous », ont scandé les manifestants péruviens à propos de leurs gouvernants.
Mais José Jeri campe sur ses positions. « Je ne démissionnerai pas, je continuerai à assumer mes responsabilités », a-t-il déclaré à la presse. Président du Parlement, il assure l’intérim de la présidence jusqu’en juillet 2026. La crise sécuritaire actuelle reflète une instabilité chronique au Pérou. Depuis un mois, plus de 200 personnes ont été blessées lors des manifestations dans le pays, dont des policiers, manifestants et journalistes. Le pays a vu défiler sept gouvernements en dix ans.






