Les évènements se sont accélérés ce mardi 14 octobre à Madagascar. L’armée a annoncé prendre le pouvoir après que l’Assemblée nationale et le président Rajoelina, absent du pays, se soient destitués l’un et l’autre.
Après avoir rejoint le rang des manifestants depuis le 11 octobre, les militaires du CAPSAT ont annoncé aujourd’hui « prendre le pouvoir ». Cette décision fait suite à la destitution du président Rajoelina voté par l’Assemblée nationale, elle même dissoute un peu plus tôt par le Chef de l’État. Face à cette situation inédite, c’est toute l’architecture politique, constitutionnelle et sociale du pays qui vacille.
Une prise de pouvoir aux contours flous
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Ce mardi, le CAPSAT, dirigé par le colonel Michael Randrianirina, a annoncé dans une déclaration publique avoir « pris le pouvoir » après l’adoption d’une motion de destitution contre Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale. En même temps, Rajoelina s’était efforcé de dissoudre l’Assemblée, mais le Parlement, défiant cet acte, a voté sa destitution.
Le président, affirmant craindre pour sa vie, aurait quitté le pays dans la nuit ou les jours précédents, bien qu’il continue de refuser officiellement de céder le pouvoir. Dans le cadre de cette prise de pouvoir militaire, le CAPSAT a suspendu la Constitution de 2010 et dissous plusieurs institutions clefs : la Haute Cour constitutionnelle, le Sénat, la Commission électorale indépendante, entre autres.
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Seule l’Assemblée nationale est maintenue. Un nouveau Premier ministre sera nommé, suivi par la formation d’un gouvernement de transition, pour une durée maximale de deux ans. Un référendum est prévu pour adopter une nouvelle Constitution. Cette transition sera sous la supervision d’un comité des forces armées et de l’ordre (armée, gendarmerie, police nationale), dirigé par des officiers, sans exclure la participation de conseillers civils.
De son côté, la Présidence a dénoncé une « tentative de coup d’État ». Andry Rajoelina, « demeure pleinement en fonction », rassure la présidence dans un communiqué. « La République de Madagascar ne saurait être prise en otage par la force », a ajouté la note. C’est une lutte acharnée pour le pouvoir qui est donc en cours dans ce pays insulaire d’Afrique australe.






