Japon : des excuses officielles après une erreur judiciaire aux conséquences tragiques

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Japon : des excuses officielles après une erreur judiciaire aux conséquences tragiques

Au Japon, les autorités policières et judiciaires ont présenté ce mardi, des excuses publiques et posthumes suite à une erreur judiciaire qui a coûté la vie à un homme incarcéré à tort. Un drame qui relance les critiques sur le système de détention provisoire nippon.

La justice japonaise est une nouvelle fois dans la tourmente après avoir reconnu une lourde faute. Un ancien cadre d’entreprise, détenu à tort dans le cadre d’une affaire de fraude présumée, est décédé en prison sans avoir pu bénéficier d’un traitement médical adapté, a rapporté l’AFP. Une erreur judiciaire qui met en lumière les limites d’un système régulièrement critiqué pour sa rigueur excessive.

Une erreur judiciaire qui coûte la vie à un innocent

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En 2020, Shizuo Aishima, conseiller dans une société de machinerie, est arrêté avec deux autres dirigeants pour des soupçons d’exportation illégale d’équipements sensibles. Bien que les accusations aient été jugées infondées par la suite, les trois hommes ont été inculpés et maintenus en détention.

Diagnostiqué d’un cancer en octobre 2020, Aishima est resté détenu malgré l’aggravation de son état de santé. Ce n’est qu’en novembre qu’il est transféré à l’hôpital, où il décédera en février 2021. L’affaire a depuis été classée sans suite, et les autorités judiciaires ont reconnu que l’enquête et l’inculpation reposaient sur des éléments non probants.

Présentation d’excuses sur la tombe de l’ex-détenu

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Ce mardi 26 août 2025, lors d’une cérémonie sobre à Yokohama, des représentants de la police et du parquet ont présenté leurs excuses sur la tombe du défunt. « Nous reconnaissons avoir commis une arrestation et mené une enquête illégales », a déclaré un haut responsable de la police de Tokyo. Sa veuve, bien qu’ayant accepté les excuses, affirme ne pouvoir pardonner une telle erreur judiciaire.

Cette affaire relance le débat sur la “justice de l’otage”, une pratique controversée au Japon où les détenus peuvent rester en garde à vue prolongée pour obtenir des aveux. Les défenseurs des droits de l’homme appellent à une réforme urgente afin d’éviter que d’autres erreurs judiciaires ne se reproduisent, avec des conséquences aussi dramatiques.

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