Alors que la ville d’El Fasher est le théâtre de violences massives imputées aux Forces de soutien rapide (FSR), la région du Kordofan du Nord paraît désormais sur le front d’une crise qui s’annonce encore plus dangereuse. D’autant plus que les deux camps en conflit ont assuré que la guerre va continuer.
Malgré les exactions dont ils sont accusés dans la ville d’El-Fasher, les Forces de soutien rapide (FSR) orientent désormais les combats vers la région voisine du Nord-Kordofan, dans le centre du Soudan. Les deux camps en conflits affichent leur volonté de pousuivre ce combat qui menace de diviser le pays.
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Depuis la chute d’El Fasher, dans le Darfour du Nord, après un siège de 18 mois, les paramilitaires des FSR sont accusées d’avoir commis des exécutions de masse, des viols et des pillages ciblés, avec une dimension ethnique. La Cour pénale internationale (CPI) à d’ailleurs estimé que ces actes pourraient constituer des crimes contre l’humanité voire un génocide. Les services humanitaires de l’ONU évoquent un « risque de large-échelle d’atrocités » dans cette ville et avertissent que ce scénario pourrait se reproduire dans la région du Kordofan du Nord.
Le gouvernement, quant à lui, ne retient pas sa volonté de continuer la guerre. Le ministre de la défense a indiqué mardi 4 novembre, que la guerre contre les paramilitaires allait continuer; après une réunion du Conseil de souveraineté dans laquelle a été discutée une proposition américaine de cessez-le-feu. « Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours », a déclaré Hassan Kabroun dans un discours télévisé.
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Tout en remerciant « l’administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix », le ministre a indiqué que la guerre était un « droit national légitime ». Le général Al-Bourhane, dirigeant de facto du pays, a affirmé sa volonté de « se venger » de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s’est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain. La bataille qui se profile dans le Kordofan du Nord pourrait être la prochaine phase d’une tragédie déjà lancée à El Fasher.
Une attaque dans la ville stratégique d’El-Obeid, capitale du Kordofan du Nord a fait au moins 40 morts, a annoncé, mercredi dans un communiqué, le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations unies (ONU). Pour les acteurs humanitaires, ignorer cette région serait dangereux. L’extension du conflit vers cette région pourrait faire basculer l’ensemble du Sud-Soudan dans une spirale de violences et de famine.
