Trois jours après sa démission, Yifat Tomer-Yerushalmi a été arrêtée dans le cadre d’une enquête sur des sévices contre des Palestiniens dans une prison israélienne. L’ex-procureure générale de l’armée israélienne est accusée d’avoir fait fuiter la vidéo des sévices, pour dénoncer ces abus.
Disparue brièvement au cours du week-end dernier, Tomer-Yerushalmi a été arrêtée dans des conditions rocambolesques, lundi 3 novembre. Elle avait annoncé sa démission de son poste le vendredi 31 octobre, sous la pression du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Depuis, elle ne répondait plus aux appels et une note a été retrouvée dans sa voiture abandonnée.
Tomer-Yerushalmi poursuivie, un test pour la transparence militaire
Guerre à Gaza : l’armée israélienne défie le Premier ministre Benyamin Netanyahou
L’affaire commence par la fuite d’une vidéo tournée dans la prison de Sde Teiman en juillet 2024. Selon l’acte d’inculpation, des soldats ont « agí avec une grande violence contre le détenu, provoquant fractures de côtes, perforation pulmonaire et déchirure rectale interne. ». Dans sa lettre de démission publiée le 31 octobre, Yifat Tomer-Yerushalmi reconnaît que son bureau avait diffusé l’enregistrement du viol aux médias.
Elle y explique avoir voulu rétablir une image de diligence dans la justice militaire. Mais ce geste a déclenché une onde de choc dans le gouvernement israélien, d’où les recherches lancées pour la retrouver. La note retrouvée dans sa voiture abandonnée a laissé croire en un instant à un suicide. Mais les spéculations se sont arrêtées le lundi, quand le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben‑Gvir, a annoncé son arrestation dans la nuit du 2 au 3 novembre.

Lire aussi : « Ne lâchez pas ces bombes » : le cri d’alarme de Donald Trump à Israël
Ce dernier a expliqué que sa détention est désormais placée « sous haute surveillance ». Plusieurs médias israéliens ont ensuite indiqué qu’un tribunal de Tel-Aviv avait décidé de prolonger la détention d’Yifat Tomer-Yeroushalmi jusqu’à mercredi à la mi-journée, invoquant un risque d’entrave à l’enquête sur la fuite de la vidéo. La magistrate de 51 ans est mise en examen pour « fraude, abus de confiance, abus de fonction, entrave à la justice et divulgation d’informations par un fonctionnaire ».
La dimension politique est intense; à droite, elle est accusée d’avoir trahi l’armée et porté un coup à l’honneur national ; de l’autre côté, des voix de l’opposition saluent l’effort de transparence et réclament des enquêtes plus larges sur les abus. Générale de division de l’armée et ex « avocate militaire en chef », Yifat Tomer-Yeroushalmi, est la juriste la plus haut gradée de la hiérarchie militaire. Après la diffusion de cette vidéo sur une chaîne israélienne en août 2024, des enquêtes avaient mené à l’inculpation de 5 soldats qui ont finalement été arrêtés le mercredi 29 octobre.






