Les députés russes ont adopté ce mardi des amendements interdisant les recherches « extrémistes » sur Internet, assortis d’amendes. Une mesure dénoncée par l’opposition comme une nouvelle étape dans la censure.
Le texte, adopté par la Douma, la Chambre basse du Parlement russe, doit encore passer par la chambre haute et être signé par Vladimir Poutine. Il prévoit des amendes pouvant atteindre 5 000 roubles (environ 55 euros) pour toute personne surprise en train de rechercher des contenus considérés comme extrémistes.
Chasse aux recherches extrémistes !
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Le texte a été adopté à la Douma par 306 voix contre 67, avec 22 abstentions selon les médias russes. À partir du 1er septembre, la « recherche délibérée de matériel extrémiste sur Internet» , y compris via l’utilisation de réseaux privés virtuels (VPN), pourrait être passible d’amendes, de 3 000 à 5 000 roubles (environ 35-55 euros). Le président de la Chambre, Viatcheslav Volodine, a défendu la mesure comme une réponse aux « pays inamicaux » qui utilisent les plateformes numériques pour « déstabiliser la Russie ».
Dans un discours offensif, il a accusé l’Occident d’agir « durement et cyniquement » contre Moscou en armant l’Ukraine et en voulant « éliminer » le pays. À l’inverse, le vice-président de la Douma, Vladislav Davankov, membre du parti libéral » Nouvelles personnes », a dénoncé une loi « impopulaire ». Même au Parti communiste, la voix d’Artiom Prokofiev s’est élevée contre ce qu’il considère comme une sanction infligée « pour avoir seulement pris connaissance d’une information ».

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La loi prévoit également des sanctions pour la « promotion » de services VPN, allant de 50 000 à 500 000 roubles (environ 575 à 5 750 euros). Dans la législation russe, la notion de recherches extrémistes recouvre une large palette de contenus, allant des groupes terroristes et ultranationalistes à des mouvements d’opposition ou religieux interdits. Le texte stipule que les contenus extrémistes englobent différents sites figurant dans le registre fédéral publié par le ministère russe de la Justice.
Pour l’opposition et les défenseurs des libertés numériques, la loi contre les recherches extrémistes va accentuer la surveillance des internautes et renforcer l’autocensure. Boris Nadejdine, figure de l’opposition, voit dans cette loi contre les recherches extrémistes, un texte qui « punira crime de pensée ». Il a mis en garde contre le risque d’être condamné pour avoir simplement tapé « qui était Alexeï Navalny » sur un moteur de recherche.






