4,6 milliards d’aide internationale alloués entre 2021 et 2025 auraient été détournés de leur objectif. C’est la lumière que veut faire l’Assemblée nationale nigériane qui a lancé ce mercredi, une investigation sur l’utilisation destinés à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ; des maladies qui continuent pourtant par sévir dans le pays.
Face à des taux élevés de VIH, tuberculose et paludisme malgré des flux importants d’aide internationale, le parlement du Nigeria a décidé mercredi 22 octobre, d’examiner de près l’utilisation des millions de dollars reçus de donateurs. L’enquête vise à établir non seulement à quoi ont servi les ressources, mais aussi si elles ont bien été affectées aux populations visées.
Un contrôle parlementaire de l’aide internationale aux maladies
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L’initiative de l’Assemblée nationale nigériane s’inscrit dans le cadre d’un contrôle renforcé de l’aide internationale versée à la santé publique. L’enquête porte sur l’utilisation de 1,8 milliard de dollars du Fonds mondial, dédié à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme; ainsi que 2,8 milliards de dollars de l’USAID (ancienne agence de développement international de Washington) pour les memes maladies ainsi que la polio.
Le porte-parole adjoint de la chambre, Philip Agbese, a souligné : « Nous voulons vraiment savoir comment les fonds sont arrivés, quand ils sont arrivés, à quoi ils ont servi et ce que nous avons pu accomplir ». La commission parlementaire chargée du VIH/Sida, de la tuberculose et du paludisme a été mandatée pour remettre ses conclusions dans un délai d’un mois.
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Malgré l’important volume d’aide internationale, le Nigeria continue de figurer parmi les pays les plus touchés par ces maladies. 51 000 décès liés au sida en 2023, plus de 26 % des cas mondiaux de paludisme, et une forte prévalence de la tuberculose. Ce paradoxe alimente les craintes que l’aide internationale n’ait pas atteint les objectifs escomptés ou qu’elle ait été mal gérée.
Bien que l’USAID soit suspendue, cette enquête vise à élucider l’usage de ces fonds précédents et à renforcer la transparence dans la gestion de l’aide internationale en général tout en s’assurant que les subventions des bailleurs internationaux produisent un impact mesurable sur le terrain. Le résultat de cette enquête pourrait influencer non seulement la politique de santé nationale, mais également le profil du pays auprès des futurs bailleurs.






