Le Venezuela a dénoncé ce dimanche l’arrivée d’un navire de guerre des États-Unis à Trinité-et-Tobago, à quelques kilomètres de ses frontières. Caracas y voit une manœuvre coordonnée avec la CIA pour déstabiliser la région et accroître la présence américaine à proximité de ses côtes.
L’escalade diplomatique entre Caracas et Washington franchit une nouvelle étape. Dimanche 26 octobre, le gouvernement vénézuélien a dénoncé avec virulence la venue du destroyer lance-missiles USS Gravely dans le port de Port-of-Spain, capitale de Trinité-et-Tobago. Si les autorités locales affirment qu’il s’agit d’une mission de coopération militaire, le Venezuela estime que cette présence américaine constitue une provocation susceptible d’embraser la région.
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Le navire de guerre USS Gravely, équipé de missiles de croisière, a accosté à Trinité-et-Tobago dans le cadre d’exercices conjoints entre les forces américaines et trinidadiennes. Selon Washington, cette initiative s’inscrit dans une opération régionale de lutte contre le narcotrafic. Cependant, Caracas dénonce une opération d’intimidation dirigée contre le président Nicolás Maduro. Pour le pouvoir vénézuélien, cette présence américaine vise à justifier une intervention militaire déguisée sous couvert de sécurité régionale.
Le gouvernement de Nicolás Maduro affirme avoir « capturé un groupe de mercenaires » liés à la CIA et accuse les États-Unis de préparer une attaque « sous faux drapeau ». Ces déclarations surviennent alors que Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un autre dans le golfe du Mexique. Cette présence américaine accrue, combinée à des opérations aériennes contre des embarcations suspectées de trafic de drogue, renforce la perception d’un encerclement militaire du Venezuela.

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Face aux critiques, le gouvernement de Trinité-et-Tobago a tenté d’apaiser les tensions. Dans un communiqué, il a affirmé que la visite du navire de guerre américain visait uniquement à renforcer la lutte contre la criminalité transnationale et à promouvoir la coopération en matière de sécurité. Port-of-Spain souligne son attachement à des relations pacifiques avec le peuple vénézuélien, tout en assumant sa coopération avec les États-Unis.
Cette présence américaine, jugée stratégique par la Première ministre Kamla Persad-Bissessar, aligne son pays sur la politique étrangère de Washington. L’intensification de la présence américaine dans les Caraïbes fait craindre une militarisation durable de la zone. Plusieurs pays voisins appellent à la retenue, estimant qu’une escalade pourrait compromettre la stabilité régionale. Les experts redoutent que la rhétorique guerrière de Donald Trump et la posture défensive de Nicolás Maduro n’aboutissent à un affrontement ouvert, dans une région déjà fragilisée par les crises migratoires et économiques.






