La haute représente du chef de l’État sénégalais, Aminata Touré, a signé la fin du franc CFA. C’était lors d’un entretien qu’elle a accordé au média russe RT en français, le 30 mars dernier.
Ancienne Première ministre et figure majeure de la scène politique sénégalaise, Amina Touré est la haute représentante de Bassirou Diomaye Faye, Chef de l’État sénégalais. Du haut de ses fonctions et de son expérience, elle a confié à nos confrères, la vision de son pays.
Aminata Touré enterre le franc CFA
Révélations de la Cour des comptes : le Sénégal face à des risques de taux d’emprunts élevés
A l’image des présidents de transition de l’AES, le président Diomaye Faye s’est aussi engagé dans une rupture assumée avec le passé. C’est du moins l’image de lui qu’a projeté Amina Touré, qui a évoqué la souveraineté comme fil conducteur de la politique du Sénégal. Cette souveraineté est à envisager dans tous les domaines : militaire, diplomatique ; mais aussi monétaire.
« Le franc CFA de toute façon ça va bientôt être à mon avis de l’histoire ancienne parce que ce n’est plus adapté aux ambitions de nos économies », a souligné la responsable sénégalaise. Les regards sont désormais plus tournés vers l’Éco; « c’est pour ça que la Cédéao réfléchit sur la question pour que dans les meilleurs délais cette monnaie qui s’appellerait l’éco verrait le jour », a laissé entendre la représentante du Chef de l’État.
Lire aussi: Massacre de Thiaroye : des fouilles archéologiques au Sénégal pour déterrer la vérité
Sur le plan militaire, le départ des troupes françaises du Sénégal reste d’actualité. « Effectivement, les troupes devraient partir d’ici le mois de septembre, je crois que le processus est en cours », a indiqué Aminata Touré. « Je ne connais pas beaucoup de pays où il y a des troupes étrangères. C’était une situation appartenant au passé, et nous revenons simplement à la normale ».
Pour l’ancienne Première ministre, la décolonisation est un combat toujours en cours, d’où les choix souverains du Sénégal. Il s’agit notamment de l’annulation de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal parce que « c’était un accord totalement inégal, et cela n’est plus acceptable ». C’est aussi les révisions des contrats et la demande de transparence dans les accords économiques passés. C’est aussi la volonté du Sénégal de diversifier ses partenaires avec un accent mis sur les BRICS, qui représentent une opportunité stratégique selon Aminata Touré.
