Le sénateur démocrate Cory Booker a battu ce mardi 1er avril, le record du plus long discours au sénat américain. Il s’est lancé dans une critique contre la politique du président américain Donald Trump et a parlé pendant plus de 25 heures.
Avant ce 1er avril 2025, le plus long discours au sénat américain a eu lieu en 1957 et a été l’oeuvre de Strom Thurmond, un sénateur de Caroline du Sud pro-ségrégation qui s’opposait à une loi historique sur les droits civiques. Il avait tenu en haleine l’hémicycle pendant 24 heures et 18 minutes.
Cory Booker, nouveau détenteur du record
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« Je me lève avec l’intention de perturber les activités normales du Sénat des États-Unis aussi longtemps que j’en serai physiquement capable » a déclaré Cory Booker au début de sa prise de parole. C’était en début de soirée du lundi 31 mars et il ne céda la parole que le lendemain mardi à 20h 05, heure locale.
L’élu a utilisé une règle qui donne la possibilité à un élu du Congrès de s’exprimer aussi longtemps qu’il le souhaite à la tribune, à la condition de ne pas s’asseoir, et de ne pas quitter la pièce. Le seul repos qu’il peut avoir, c’est au niveau de sa voix puisqu’un autre sénateur peut prendre la parole pour poser une question à l’élu debout au pupitre. Cette technique est appelée « filibuster ».
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Ce qui a motivé le sénateur Cory Booker, c’est sa farouche opposition à la politique de Donald Trump. Par ce long discours, il a voulu marquer les esprits et appeler les Américains à provoquer « du désordre, un bon désordre » dans la société américaine face aux politiques menées par Donald Trump; slogan empruntée à son mentor et ancien élu démocrate John Lewis, figure du mouvement des droits civiques des années 1960 qui est décédé en 2020.
Cory Booker croit «sincèrement que (l’Amérique) est en crise ». Il a particulièrement dénoncé les coupes budgétaires notamment les coupes potentielles dans le budget de Medicaid, l’assurance santé des Américains à bas revenu. « Ce n’est pas une question de gauche ou de droite. C’est une question de bien ou de mal. Amérique, c’est une question morale : la Constitution vit-elle en ton cœur ? », a-t-il lancé vers la fin de son discours. A la fin, le sénateur a été ovationné par le public venu l’assister et les élus présents dans la salle.