La candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025 ne fait pas l’unanimité jusque dans son propre parti. En effet, un conseiller municipal du RDPC a contesté la légitimité de cette candidature sans un congrès ordinaire du parti.
Alors que l’élection présidentielle au Cameroun avance à grands pas, le président sortant Paul Biya 92 ans, ne s’est pas encore prononcé sur sa participation ou non. Mais au sein du RDPC, son parti, il est présenté comme le candidat « naturel et statutaire ».
Une candidature de Paul Biya qui dérange !
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À quatre mois du scrutin , Leon Theiller, membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), mène un bras de fer contre la direction du parti à propos d’une candidature de Paul Biya à la présidentielle. Pour ce conseiller municipal à Monatélé, localité située à une centaine de kilomètres de Yaoundé ; sans la convocation d’un congrès ordinaire, cette candidature serait « illégale ».
L’élu rappelle que le dernier congrès du parti remonte à 2011. À l’époque, Paul Biya avait été reconduit à la tête du RDPC pour un mandat de cinq ans, prorogé ensuite en 2016 en vue de la présidentielle de 2018. Depuis lors, aucun autre congrès n’a été organisé, et aucun acte n’a officiellement renouvelé le mandat de l’actuel président du parti. Face à ce vide statutaire, Leon Theiller a d’abord saisi la justice en avril, mais son recours est toujours en attente d’instruction.
Il a donc lancé une procédure en référé, une démarche judiciaire d’urgence pour faire trancher rapidement la question de la légitimité de l’investiture présidentielle sans congrès. Ce mercredi 18 juin 2025, il a officiellement saisi l’ELECAM, l’organe en charge des élections, pour demander la désignation d’un mandataire ad hoc. Ce dernier serait chargé de convoquer un congrès ordinaire du parti, une étape statutaire qu’il juge incontournable avant toute investiture d’un candidat à la présidentielle de 2025.
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Il a mis en garde ELECAM contre la validation de la candidature de Paul Biya portée par le RDPC, au motif que les statuts actuels du parti ne reconnaissent pas M. Biya comme président du RDPC. Du côté du comité central du RDPC, la réaction est minimisée. Un cadre du parti qualifie cette contestation « d’agitation » et « d’épiphénomène », rappelant que la candidature de Paul Biya est considérée comme naturelle et statutaire depuis plusieurs mois.
Mais pour Leon Theiller, la question est de principe ; aucun candidat ne saurait représenter le parti sans validation interne conforme aux statuts. Reste à savoir si cette fronde isolée fera bouger les lignes au sein d’un parti réputé pour sa discipline et son attachement au président sortant.
