Depuis plus d’une semaine, les États‑Unis sont en pleine convulsion : des manifestations éclatent contre les violences policières et les raids musclés de la police anti-immigration à Los Angeles. La contestation a atteint un point critique samedi 14 juin, jour des rassemblements massifs « No Kings », à travers près de 2 100 villes dans tous les États du pays.
La manière de Donald Trump, de gérer les États-Unis, ne passe plus dans l’opinion publique. Même ses partisans commencent par dénoncer une politique de plus en plus autoritaire. À travers le mouvement No Kings, les protestants pointent du doigt la politique migratoire de Trump et ses dérives autoritaires pour l’imposer, malgré les indignations.
Tensions montantes et militarisation de l’ordre public
La politique d’expulsion des migrants illégaux des États-Unis s’est transformée en une chasse aux sorcières. Les nombreux raids menés par les services de l’immigration contre la population étrangère, deviennent de plus en plus musclés, réveillant la colère des Américains.
La situation s’est embrasé le vendredi 6 juin à Los Angeles avec des manifestations contre les arrestations violentes des migrants sans-papiers. Face aux manifestants, des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les foules. Des heurts violents, comme on en voit parfois dans les pays en développement, ont eu lieu.
Loin de calmer la situation, ces affrontements ont accru la colère des manifestants s’étendant sur l’ensemble du territoire américain. Dès lundi, plusieurs villes mêmes Pro-Trump, ont rejoint la contestation. Des scènes de violence, d’arrestations, d’objets incendiés, de dégradation de biens; ont fait leur lit dans ces manifestations qui ont pris les grandes villes à travers tout le pays, même Chicago et New York.
Mouvement « No Kings »
Face à la montée des violences, le président Donald Trump a décidé le 7 juin de déployer la Garde nationale, un corps militaire, en Californie pour protéger les bâtiments fédéraux; ceci contre l’avis du gouverneur de ce État, Gavin Newsom. La Californie a attaqué cette décision devant un juge fédéral qui l’a jugé illégal. Mais la décision du juge a été suspendue par un appel du ministère de la justice devant une cour d’appel de San Fransisco. Elle devrait se prononcer ce mardi.
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En plus de la garde nationale, le président américain a ordonné le 9 juin, le déploiement d’ environ 700 Marines, en réponse à « des menaces accumulées à l’encontre des forces de l’ordre fédéral et des bâtiments fédéraux ». Trump entend répondre, par ces mesures, aux « nombreux incidents violents »; mais il n’a fait qu’augmenter le nombre de voix qui s’élèvent contre ce que l’opinion qualifie de dérives autoritaires.
Aussi, le samedi 14 juin, en marge du défilé militaire à Washington qui marquait le 250e anniversaire de l’armée, les opposants à la politique de Trump ont organisé des rassemblent dans des près de 2000 villes américaines. Ces manifestations ont été inscrites sous le slogan « No Kings » (« Pas de rois »). « Pas de dictateurs aux USA » ou « Les présidents ne sont pas des rois », étaient les messages inscrits sur les pancartes des milliers de manifestants sortis le jour.
Le mouvement No Kings n’est pas seulement un vaste courant de protestation, c’est un signal d’alarme sur l’état de la démocratie américaine. L’usage sans précédent de forces militaires intérieures, les accusations d’abus d’autorité, la réaction judiciaire (arrêt temporaire de la mobilisation de la Garde nationale), et le soutien croissant des élites y compris juristes de renom; montrent que l’institution républicaine est mise à l’épreuve .