Pour limiter l’immigration venant d’Afrique, l’Italie a proposé ce vendredi un programme nommé « Plan Mattei ». Ce plan, porté par la présidente du Conseil des ministres, Giorgia Meloni, a été présenté lors d’un sommet sur les investissements en Afrique.
Ce vendredi 20 juin s’est tenu à Rome en Italie, un sommet sur les investissements en Afrique. Cette rencontre, co-présidé par la Première ministre italienne et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était intitulé « Plan Mattei pour l’Afrique et la passerelle mondiale ».
Plan Mattei, un partenariat stratégique pour endiguer les départs
L’objectif de ce sommet est de réécrire les relations entre l’Afrique et l’Europe. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a présenté son « Plan Mattei » dont l’ambition est de limiter l’immigration en s’attaquant à ses causes profondes. Ce programme promet plus de 5,5 milliards d’euros pour soutenir le développement de 14 pays africains, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la santé et des infrastructures.
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Aux côtés de la présidente de la Commission européenne, Meloni a annoncé la signature de cinq premiers accords représentant 1,2 milliard d’euros d’investissements. « Le défi pour nous est que l’Afrique puisse grandir (…) en offrant une perspective à ses jeunes, notamment pour combattre en amont les causes qui poussent trop de jeunes à payer des organisations criminelles pour entreprendre une traversée dangereuse », a déclaré Giorgia Meloni.
Le Plan Mattei, inspiré de l’ancien patron d’Eni Enrico Mattei, ambitionne aussi de redéfinir les relations entre l’Italie et l’Afrique sur un mode “non paternaliste”. Une formule à peine voilée pour se démarquer des anciennes puissances coloniales, notamment la France, dont l’influence sur le continent s’érode.
Entre promesses de développement et intérêts stratégiques
Au cœur du Plan Mattei, l’énergie et les matières premières occupent une place centrale. Des projets comme la future ligne ferroviaire entre la Zambie et l’Angola visent à renforcer le commerce intra-africain. Des groupes italiens comme Eni ou Terna sont déjà impliqués dans la mise en œuvre.
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Mais certains experts comme Giovanni Carbone, professeur à l’université de Milan et chef du programme Afrique de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI), doutent de l’impact réel du plan sur les flux migratoires. « Les sommes annoncées restent modestes comparées aux défis », prévient-il. D’autres, comme l’ONG ReCommon, s’inquiètent de voir ce programme avant tout profiter aux géants italiens de l’énergie.
En réponse, Meloni a annoncé vouloir convertir 235 millions d’euros de dettes africaines en projets de développement. Reste à voir si le Plan Mattei saura tenir ses promesses et convaincre que l’investissement, plus que la fermeture des frontières, est la solution durable à l’immigration.
