Alabuga Start : la réalité cachée des recrues africaines en Russie

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Programme Alabuga Start - la réalité cachée des recrues africaines en Russie

Le programme « Alabuga Start », censé offrir des opportunités aux jeunes femmes africaines, les plonge en réalité dans des conditions de travail déplorables. En effet, confrontée à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent, exacerbée par la guerre en Ukraine, la Russie se tourne vers l’Afrique pour combler ses vides économiques. Il s’agit d’un vrai piège dangereux d’exploitation de la jeunesse africaine dans un contexte militaire obscur.

La Russie traverse une crise silencieuse qui perturbe profondément son tissu socio-économique. Alors que le taux de chômage semble au plus bas à 2,3 % selon Rosstat, une situation complexe persiste : les secteurs clés de l’économie, tels que l’agriculture, les services publics, ou encore la santé, manquent cruellement de main-d’œuvre. Ce déficit oblige la Russie à chercher des solutions en dehors de ses frontières, en particulier en Afrique, via le programme Alabuga Start.

Exode de la main d’oeuvre

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Le marché du travail russe est sous pression en raison de la guerre en Ukraine. D’un côté, la mobilisation militaire absorbe une part importante de la population active, tandis que les industries de défense, qui bénéficient d’un budget en hausse, attirent des travailleurs avec des salaires alléchants. Cette situation engendre un exode de main-d’œuvre des secteurs civils vers les industries militaires, mettant ainsi à mal des secteurs comme la construction, l’agriculture, ou la logistique.

Afin de pallier cette pénurie, la Russie se tourne vers l’Afrique, en particulier vers les jeunes femmes du continent, notamment à travers le programme Alabuga Start. De nombreux programmes de recrutement sont en cours dans des pays comme le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso, ou encore le Nigeria, pour combler les besoins croissants de main-d’œuvre dans des secteurs industriels spécifiques, notamment la fabrication de drones militaires.

Ils sont élargis à d’autres : et de nouveaux comme l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, le Soudan du Sud, la Sierra Leone… Ces programmes sont présentés comme des opportunités éducatives et professionnelles, mais en réalité, ils dissimulent des conditions de travail extrêmement précaires.

Programme Alabuga, le piège

Le programme Alabuga Start, qui cible spécifiquement les jeunes femmes africaines, est au cœur de cette stratégie. Le projet consiste en un recrutement massif pour la fabrication de drones utilisés dans le conflit en Ukraine. En dépit des promesses de formation et d’opportunités professionnelles, de nombreuses recrues découvrent la dure réalité sur place : elles sont forcées de travailler dans des conditions de sécurité douteuses, sans formation adéquate, et manipulant des substances dangereuses sans protection suffisante.

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Les témoignages de ces travailleuses sont alarmants, selon l’enquête d’Associated Press (AP), une agence de presse américaine. Elles décrivent des conditions de vie et de travail dégradantes, marquées par une surveillance constante et des mesures de sécurité drastiques. L’accès à l’usine est strictement contrôlé, et les téléphones portables sont interdits. En plus de la surveillance constante, les femmes sont exposées à des produits chimiques agressifs, provoquant des douleurs physiques et des effets secondaires graves. Leurs souffrances sont invisibles, mais leurs voix commencent à se faire entendre et exposent le programme Alabuga Start.

Ces histoires tragiques doivent être un signal d’alarme pour les pays africains concernés. Les pouvoirs publics, ainsi que les organisations de la société civile, doivent intervenir pour éviter que des jeunes femmes ne soient exploitées de manière aussi flagrante à travers des circuits comme le programme Alabuga Start. Il est essentiel de mettre en lumière ces pratiques et de garantir la protection des travailleurs africains face à des programmes de recrutement qui se révèlent être des pièges.

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