A peine nommé conseiller pour l’Afrique, Massad Boulos est déja sur le terrain. L’envoyé du président américain Donald Trump est arrivé mercredi soir en RDC avant de se rendre au Rwanda, au Kenya et en Ouganda. Mais le profil de l’intéressé interroge sur l’approche diplomatique de l’administration Trump envers l’Afrique.
Déja conseiller principal du président américain pour les affaires arabes et le Moyen-Orient, l’homme d’Affaires Massad Boulos a été nommé en début de semaine, conseiller spécial pour l’Afrique. Cette tournée en Afrique a été annoncée dans le courant de sa nomination.
Massad Boulos, nouveau visage Afrique de Trump
Pour sa première tournée en Afrique, le conseiller spécial de Donald Trump n’a pas choisi les pays au hasard. S’il vient en RDC, au Rwanda, au Kenya et en Ouganda, c’est pour « faire avancer les efforts en vue d’une paix durable » dans l’est de la RDC et « promouvoir les investissements du secteur privé américain dans la région », avait indiqué le département d’État américain.
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L’objectif est donc clair, avoir un oeil sur les richesses de la région. Le profil du conseiller n’est pas non plus un hasard, puisqu’il s’agit d’un homme d’affaires. En effet cet Américain d’origine libanaise âgé de 54 ans, est un entrepreneur prospère à la tête de la société familiale Boulos Enterprises, active dans divers secteurs allant de l’automobile aux infrastructures. Il bénéficie de liens étroits avec l’ex-président Trump, notamment par le mariage de son fils avec Tiffany Trump.
Cependant, Massad Boulos ne dispose pas d’une grande expérience diplomatique ou du moins d’un antécédent en diplomatie africaine. Sans expertise diplomatique notamment sur l’Afrique, il est logique de se demander s’il peut réellement peser sur les négociations de paix et sur les enjeux économiques d’une région aussi complexe. La présence dans sa délégation, de la diplomate de haut rang, Corina Sanders, pourrait s’expliquer par cette lacune dans son CV.
L’approche business des USA envers l’Afrique
La venue de Massad Boulos en Afrique centrale s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire marqué par la résurgence du groupe rebelle M23 qui contrôle actuellement de vastes territoires de l’est de la RDC. Une bonne partie des minerais qui font la richesse du pays se trouvent sur ces territoires. Et dans ce conflit, les USA essaient depuis de jouer un rôle diplomatique, avec des résultats contrastés.

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Depuis la résurgence du groupe armé M23 en 2021, Washington a adopté une position critique envers le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion. L’administration Trump a d’ailleurs pris des sanctions contre des responsables rwandais et congolais de l’Alliance du Fleuve Congo. La situation en RDC peut donc être perçue comme une opportunité pour les USA de densifier sa présence économique sur le terrain. Il est d’ailleurs évoqué une aide à la sécurité en RDC en échange d’une facilité d’accès aux minerais rares qui se trouvent dans le pays.
Il faut rappeler que les Américains peinent à rivaliser avec la Chine, qui a sécurisé d’importants contrats miniers en RDC. Le conflit peut donc être vu comme une opportunité économique pour Washington d’où le choix de Massad Boulos, mais aussi des autres pays où il va se rendre. Ces derniers interviennent pour la plupart dans le conflit dans l’est de la RDC. Les questions économiques étant donc le point central de l’approche américaine, Washington pourra-t-il impacter réellement la paix dans la région ?