En République démocratique du Congo (RDC), 5 généraux ont comparu ce jeudi devant la haute cour militaire, dans un procès sensible . Ces officiers supérieurs de l’armée et de la police sont accusés d’avoir fui devant l’avancée du groupe rebelle M23 sur la ville de Goma.
En janvier 2025, l’offensive du groupe rebelle M23 dans la région du Kivu à l’est de la RDC a pris une ampleur avec une avancée sur la ville de Goma. La capitale provinciale du Nord-Kivu tombe aux mains des rebelles vers la fin du mois, avec son lot de victimes directes et indirectes.
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Les cinq généraux mis en cause sont le Commissaire divisionnaire adjoint Jean-Romuald Ekuka Lipopo, gouverneur intérimaire du Nord-Kivu; le général major Alengbia Nyitetessya, commandant de la 34è militaires; le général de brigade Danny Yangba Tene, conseiller principal du gouverneur militaire du Nord-Kivu en charge de l’ordre public.
Mais aussi le général de brigade Papy Lupembe Mobenzo, commandant de la 11ème brigade de rapide et le commissaire divisionnaire adjoint Léonard Mukuna Ntumba, commissaire provincial de la police du Nord-Kivu. Ces généraux sont formellement accusés de « lâcheté » pour avoir fui Goma à bord d’un bateau privé, laissant leurs troupes sans commandement.
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Il leur est aussi reproché de n’avoir pas obéi à la consigne du chef de l’État qui était « de rester dans la ville de Goma afin de la défendre armes à la main jusqu’au sacrifice suprême ». Également d’avoir occasionné des pertes de matériels militaires à l’armée, donnant ainsi à l’ennemi un arsenal important. Des « faits sont prévus et punis par l’article 57 du code pénal militaire », a rappelé la Haute cour. En effet, après l’annonce de la mort au front du gouverneur militaire, Peter Cirimwami; le commissaire divisionnaire Jean-Romuald Ekuka Lipopo, vice-gouverneur policier du Nord-Kivu, avait réitéré sa volonté à défendre la ville.
Il avait aussi démenti les informations annonçant sa fuite, alors que la ville subissait une forte pression. Mais 48 h plus tard, lui et les 4 autres officiers avaient disparu de Goma, ayant rejoint par bateau la ville de Bukavu, au Sud-Kivu, laissant les troupes sans commandement. Ces officiers encourent la peine de mort, mais leurs avocats sont optimistes quant à une issue plus favorable. La suite du procès sera certainement à huis clos, sur demande du procureur général de l’armée qui évoque la « gravité » des faits. La prochaine audience aura lieu le 20 mars 2025.